Le Conseil de sécurité s’est réuni, le 24 mai dernier, pour examiner la situation du Burundi au lendemain du scrutin référendaire. Il a appelé la classe politique burundaise à la reprise du dialogue.
C’est un leitmotiv. L’envoyé spécial de l’Onu au Burundi, Michel Kafando ne cesse de le rappeler. La seule voie pour le règlement durable des défis politiques, socioéconomiques et humanitaires auxquels le Burundi fait face, depuis 2015, reste un dialogue inclusif.
Devant le Conseil de sécurité de jeudi dernier, il a tenu à souligner que parmi les défis, la préparation et la réussite des élections inclusives, crédibles et transparentes de 2020 occupent une place de choix. L’émissaire de l’ONU s’attend à un signal fort des autorités en faveur de la reprise du dialogue inter-burundais sous l’égide de la Communauté de l’Afrique de l’Est. Sur ce point, toutes les parties prenantes sont unanimes sur la nécessité de dialoguer. Seul bémol : l’agenda du dialogue.
Dans les médias locaux, le porte-parole adjoint de la présidence, Alain-Diomède Nzeyimana, a nuancé les propos de M. Kafando sur le dialogue. Pour lui, le diplomate a parlé de dialogue inclusif et non d’un dialogue externe. Par ailleurs, il en a appelé à tous les acteurs politiques se trouvant à l’étranger à participer à l’élaboration d’une feuille de route des élections de 2020 avec leurs compatriotes présents dans le pays. Exception faite pour ceux qui sont poursuivis par la justice burundaise. Il n’a pas manqué pas de fustiger au passage l’usage par l’envoyé spécial du vocable «crise » pour décrire la situation prévalant au Burundi.
Des positions toujours tranchantes
Dans un communiqué sorti le 24 mai, le gouvernement s’est insurgé contre le double langage de ces partenaires vis-à-vis du climat politico- sécuritaire. Il estime que les diplomates accrédités au pays, remarquent une évolution significative, mais semblent ne pas le communiquer à leurs gouvernements respectifs. Une allusion faite aux représentants de l’UE et des USA. Une attitude que semble ne pas comprendre l’Etat burundais au point de suspecter un agenda caché des puissances occidentales sur le pays.
Du côté du Cnared, plus question de respect d’Arusha, l’heure est à sa restauration. Une évolution due sans doute au dernier scrutin référendaire. La position de cette plateforme d’opposants dont la plupart sont en exil n’a pas bougé d’un iota. Défendre mordicus l’Accord d’Arusha demeure la colonne vertébrale de son combat politique. Quant à l’opposition interne, incarnée par le Premier vice-président de l’Assemble nationale, Agathon Rwasa, nul ne doute qu’elle compte aussi mettre la question du référendum sur la table d’un éventuel dialogue inter-burundais. La position des différents protagonistes traduit une réalité implacable : la médiation a toujours du pain sur la planche.