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L’impatience des professionnels de la presse : le fonds d’aide aux médias se fait toujours attendre

05/06/2013 Commentaires fermés sur L’impatience des professionnels de la presse : le fonds d’aide aux médias se fait toujours attendre

Les professionnels de l’information et la communication se sont montrés impatients, lors de l’émission Club de la Presse N° 32, face aux lenteurs dans la mise en place du fonds d’aide aux médias. Ce dernier est prévu dans la loi de novembre 2003 régissant la presse. Un récent atelier sur l’harmonisation des textes de lois et conventions relatifs à la liberté d’expression, d’opinion et de la presse a encore relancé le débat sur ces lenteurs dont s’expliquent difficilement les femmes et hommes des médias, surtout par ces temps de sérieuses menaces de fermeture qui pèsent sur certaines entreprises de presse privées faute de moyens financiers propres. Lors des débats, Bernard Simbahwanya, directeur de l’information à la radio indépendante, Rema FM, a estimé que l’atelier était nécessaire parce qu’aujourd’hui encore, on parle de lois sur la presse qui ne sont pas harmonisées. Eric Manirakiza, directeur de Radio Publique Africaine(RPA), a eu un son de cloche différent, en estimant que « c’était une rencontre de trop. A Gitega, qu’est-ce qu’on n’en a pas dit. C’est la mise en application des recommandations qui manque à chaque fois. Le problème fondamental n’est pas qu’il y ait de mauvaises lois, c’est plutôt leur mise en application qui fait défaut. Le fonds d’aide à la presse existe dans les textes depuis des années, mais on ne veut pas le mettre en place. Et puis, il y a cette révision en solitaire de la loi sur la presse au Burundi. On avait pourtant demandé d’avoir le document physique pour prendre connaissance du contenu et apporter des observations écrites. Pourquoi ils ne veulent pas, au niveau du gouvernement, associer les médias à ce projet de loi qui les concerne au premier chef ? C’est là où nous parlons de mauvaise foi. Le CNC doit jouer son rôle de conseiller et demander au gouvernement d’associer les médias. Cacher ce projet, ça n’avantage personne à la fin». Evode Ndayizigiye, conseiller au ministère des Télécommunications, de la Communication, de l’Information et des Relations avec le parlement, a affirmé que « nous avons pensé qu’il était nécessaire de revisiter les lois qui régissent la presse au Burundi et les harmoniser. D’où l’idée d’organiser un tel atelier. La loi sur la presse date de 2003, celle sur le CNC de 2005, le code pénal révisé remonte à 2009. Certaines de ces lois sont antérieures à la constitution. C’est pour cette raison qu’on a initié l’atelier d’harmonisation de tous ces textes de lois. Tout le monde a été unanime pour dire que l’atelier était opportun. Par ailleurs, que les gens se retrouvent ensemble pour échanger, c’est une bonne chose. Admettons que la discordance au niveau des textes, c’est un problème à résoudre. La dépénalisation des délits de presse, c’est aussi fondamental. Une fois de plus, si on a organisé un atelier, c’était pour échanger sur ce qu’il faut faire pour améliorer le cadre légal des médias. Le dialogue va continuer. Il n’y a pas de mauvaise foi. On devrait apprécier positivement l’atelier. D’éminents juristes ont interprété les lois. Des recommandations ont été émises à la fin de l’atelier. Les divergences ne manqueront jamais sur ce sujet ou un autre. Sinon, un projet de loi a été déjà étudié en conseil des ministres. Le principe est d’avoir une presse moderne qui met en avant la dépénalisation et des amendes». Le vice-président du CNC, Adolphe manirakiza, de son côté, a également trouvé que la révision de la loi sur la presse était une nécessité absolue pour l’harmoniser avec les autres lois qui régissent de près ou de loin le métier de journalisme. De l’avis de Bernard Simbahwanya, il faut, en effet, associer les professionnels des médias dans le processus de révision de la loi sur la presse car, « ce que vous faites sans moi, pour moi, vous le faites finalement contre moi. Ca été une grande recommandation du récent atelier et ce n’est pas tard. Dans le cas contraire, c’est de la mauvaise foi qui s’ajouterait à l’incohérence des textes ». L’atelier a été organisé avec l’appui financier de l’Ambassade de France au Burundi, à travers le projet PACAM 2 et l’Institut Panos Paris(IPP). L’initiative est venue dans un contexte de tensions entre, d’une part, les pouvoirs publics et les médias, d’autre part entre ces derniers et le conseil national de la communication(CNC). Par ailleurs, l’organisation de l’atelier a eu lieu un mois après les évènements dramatiques de Gatumba qui ont poussé le gouvernement à interdire aux médias de les commenter et/ou les analyser pendant la durée des enquêtes, ce qui n’a pas manqué de soulever des malentendus entre les médias, d’un côté, le CNC et le ministère de la communication, de l’autre. Aussi, l’objectif global de l’atelier était de réunir ensemble les professionnels des médias, les organes de régulation et d’autorégulation ainsi que leurs partenaires pour, d’une part, revisiter les lois qui régissent la profession journalistique, et d’autre part, pour décrisper et assainir les relations de collaboration et de travail entre les différents protagonistes de l’information et de la communication. Par rapport à ce double objectif, nombreux sont les participants aux travaux qui se sont réjouis à la fin de l’initiative de réunir ensemble les médias des différentes tendances et leurs partenaires pour parler de ce qui les réunit mais aussi de ce qu’il faut faire pour avoir une même lecture de la loi régissant la presse au Burundi ainsi que l’étendue et des limites de la liberté d’expression, d’opinion et de presse. Une série de recommandations a été formulée au gouvernement, aux médias, au CNC et aux organisateurs en vue d’améliorer le cadre juridique et les rapports de collaboration entre les différentes parties prenantes au métier de journaliste.

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