Initialement prévue du 19 au 24 octobre, la dernière session du dialogue de sortie de crise au Burundi n’a pas eu lieu. En cause : la commémoration du 25ème anniversaire de l’assassinat du président Melchior Ndadaye, héros de la démocratie, et ses proches collaborateurs. Il fallait reporter.
Le facilitateur, l’ancien président tanzanien Benjamin Mkapa, convoque alors la session du 24 au 29 octobre. Il croit à la « bonne foi des politiques burundais » qui mèneraient une discussion franche pour trouver un terrain d’entente.
Ainsi, ils sortiraient de l’hôtel Ngurdoto avec un compromis. « Mkapa s’attend à ce que les Burundais discutent librement et de façon concluante de toutes les questions qui permettraient la tenue des élections de 2020 avec», a dit à la presse Macocha Tembele, secrétaire particulier du facilitateur.
A la veille de l’événement, Bujumbura va proposer un nouveau report de la session car » octobre est un mois de deuil au Burundi. » Un bon alibi pour le parti au pouvoir et ses alliés qui ne participeront pas à la session si le gouvernement n’est pas là. Est-ce que la Facilitation n’avait pas consulté Bujumbura avant ? La question est posée.
Finalement, peut-être à bout, Mkapa décide d’ouvrir ce 25 octobre «une session très importante, de très haut niveau par rapport aux consultations que j’ai menées sur la crise burundaise consécutive aux élections de 2015. » Une session d’opposants, en l’absence du principal partenaire.
Faut-il d’ailleurs parler de dialogue inter burundais sous la facilitation de Mkapa ? Ne s’agit-il pas plutôt de plusieurs monologues. ? En réalité, les protagonistes ne se sont jamais affrontés pour exposer et défendre leurs points de vue. Ils étaient accueillis en aparté. Bujumbura a bien compris la faille de la facilitation, la faiblesse endémique de l’opposition et le désintérêt de la Région. Entre-temps, le référendum constitutionnel a eu lieu, la nouvelle équipe de la Commission électorale nationale indépendante est sur le pont, la feuille de route pour les élections de 2020 a été discutée à Kayanza. D’ailleurs pour Bujumbura, les discussions de la session d’Arusha devraient être uniquement axées sur cette dernière. Il est vrai que les opposants vont « concocter » leur propre feuille de route. Mais alors, quelle sera sa finalité ? L’impasse ….