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Licenciement à la RPP : les critères auraient été subjectifs

05/05/2013 Commentaires fermés sur Licenciement à la RPP : les critères auraient été subjectifs

Ce vendredi 10 mai, 36 employés de la Régie des Productions Pédagogiques (RPP) ont été licenciés. Ils dénoncent un favoritisme du directeur général. Ce dernier aurait préparé discrètement ce plan, depuis 2008, et appliqué des critères non conformes aux services concernés.

<doc4012|left>« Normalement, les critères de licenciement auraient dû être les mêmes pour tous les employés », souligne Domine Niyonsaba, présidente du STREPP (Syndicat des Travailleurs des Régies des Productions Pédagogique).

Elle indique que le directeur général, Déo Rurimunzu, a adopté des critères par services et en favorisant certaines personnes. « Par exemple, au service d’accueil, le directeur a pris comme critère, la connaissance d’un nouveau logiciel (Intraprint) connu par une seule autre personne formée avec son concours », s’indigne-t-elle.

Selon Mme Niyonsaba, le directeur aurait opéré, dès son arrivée en 2008, des mutations internes pour que certaines personnes, de part leurs ethnies, leurs partis ou leurs provinces d’origine, soient protégées lors des licenciements. D’après elle, les deux services supprimés (recouvrement et marketing) comptaient des personnes « impopulaires » aux yeux du directeur.

La présidente du STREEP rappelle que 50 autres employés avaient été licenciés en 2008 suite à l’installation d’une machine qui remplaçait la main d’œuvre existante. « Ils sont encore dans des palabres attendant toujours que l’Etat les indemnisent », précise-t-elle.

Au début de tous ces conflits, le ministre de l’Enseignement primaire et secondaire, Sévérin Buzingo, ayant la RPP sous sa tutelle, avait convoqué le directeur général, le 09 avril 2012, pour étudier comment éviter ce licenciement des travailleurs. Mais par après, il aurait donné son accord comme l’affirme le directeur général de la RPP, Déo Rurimunzu.
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[Licenciement à la RPP : les critères auraient été subjectifs->www.iwacu-burundi.org/spip.php?article2533]
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Un plan de restructuration déséquilibré

« Ce plan qui était sensé réduire les charges salariales ne change rien en fait », se désole Domine Niyonsaba. D’après elle, entre les 36 unités licenciées et les 4 directeurs qui sont restés, les mieux payés sont ces derniers. Ils perçoivent autour d’un million chacun. Un salaire nettement supérieur aux 200 mille francs mensuel des petits fonctionnaires renvoyés.

Par ailleurs, « les raisons avancées d’une faillite imminente, ont été provoquées d’avance », révèle Mme Niyonsaba. En effet, le directeur général aurait continué à commander des machines alors que le bilan de l’entreprise était déjà au rouge.

En outre, poursuit la syndicaliste, depuis mars, le même directeur aurait interdit la production de nouveaux livres, avançant des raisons diverses telles que l’entrée proche dans le système de l’Ecole fondamentale, le manque de compétitivité de la société, la cherté de leurs livres par rapport à ceux exportés, etc. « D’où le manque de revenus nécessaires pour payer les salaires des travailleurs », conclut la présidente de la STREPP.

Les raisons de la direction

Mais, selon Indépendance Léonard, directeur administratif et financier, les raisons de ce licenciement sont clairement économiques : « Quand nous devons fabriquer un livre, nous importons de l’étranger du papier qui est chèrement taxé, tandis que les livres qui viennent de l’extérieur sont exonérés de taxes. Cela fait que nos livres coûtent plus chers que ceux fabriqués à l’extérieur. Par conséquent, nous ne recevons plus de commandes, ce qui fait que nous n’avons plus de revenus suffisants pour payer tous les travailleurs », explique-t-il.

Pour le directeur général de la RPP, les accusations à son encontre sont toutes fausses. Il explique que si des mêmes critères étaient appliqués à tous, la société aurait, à la fin un personnel non-fonctionnel.

Il ajoute également que pour accéder aux différentes formations citées, il était exigé un niveau minimum de connaissance pour être sélectionné.

Il déclare, enfin, que la décision de licencier ces travailleurs n’est pas uniquement de lui, mais qu’elle a été prise après concertations et recommandations du conseil d’administration et du ministère de l’Enseignement primaire et secondaire.

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