De l’Amnesty International à la FIDH en passant par Human Right Watch, une même exigence : la libération sans condition de cinq défenseurs des droits de l’Homme incarcérés.
«Le fait que les autorités s’en prennent aux activistes et aux journalistes donne une idée de leur détermination à réduire au silence quiconque oserait s’exprimer publiquement», a déclaré Ida Sawyer, directrice pour l’Afrique centrale à HRW. Ces défenseurs des droits de l’Homme sont Germain Rukuki, Nestor Nibitanga, Emmanuel Nshimirimana, Aimé Constant Gatore et Marius Nizigiyimana. D’après Amnesty International, ils payent leurs activités en faveur des droits fondamentaux. Cette ONG internationale considère ces cinq hommes comme des prisonniers d’opinion car «ils sont incarcérés uniquement pour avoir exercé de manière pacifique leurs droits humains.»
Pour Ida Sawyer, les partenaires internationaux du Burundi devraient insister auprès du gouvernement pour qu’il laisse les journalistes et les activistes faire librement leur travail. Jean Baptiste Baribonekeza, président de la Commission nationale indépendante des droits de l’Homme (Cnidh), assure qu’il n’y a pas eu de détention illégale. «Personne n’a été maltraité et les procédures pénales ont été respectées.»
Qui sont ces 5 défenseurs des droits humains ?
Germain Rukuki
Il a été arrêté, le 13 juillet 2017, à son domicile sis au quartier Ngagara en mairie de Bujumbura. M. Rukuki est président de l’association «Njabutsa Tujane». Il est aussi un ancien employé de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT-Burundi). Il a été détenu dans un premier temps par le Service national de renseignement (SNR) puis conduit à la prison de Ngozi. Le jour de son arrestation, Pierre Nkurikiye, porte- parole du ministère de la Sécurité publique, avait indiqué que Germain Rukuki a été appréhendé avec des preuves prouvant comment ils ont utilisé l’argent lors des manifestations en achetant des armes et des stupéfiants.
Le 1er août, il a été poursuivi pour atteinte à la sûreté de l’État et rébellion. La demande de libération provisoire de Germain Rukuki a été rejetée le 17 août et cette décision a été confirmée en appel le 31 octobre. Le 13 février 2018, M. Rukuki a comparu de nouveau. Ses avocats sont tombés des nues en constatant que le ministère public avait ajouté au dossier de nouvelles infractions à savoir assassinat, dégradation de biens publics, tentative de changement d’un régime élu démocratiquement. La défense a été obligée de demander un report.
Nestor Nibitanga
Ce père de cinq enfants est un ancien observateur régional (Gitega-Karusi-Ruyigi et Cankuzo) au sein de l’Association pour la protection des droits humains et des personnes détenues (APRODH). Il a été arrêté le 21 novembre 2017 à son domicile dans la ville de Gitega puis conduit manu militari dans les cachots du SNR. Nestor Nibitanga a été lui aussi poursuivi pour atteinte à la sûreté intérieure de l’État et rébellion. Pour Amnesty International, c’est une mesure de rétorsion liée à ses activités en faveur des droits humains. «Plusieurs documents de preuve saisis sur lui», pouvait-on lire sur le compte twitter de la police le jour de son arrestation. Nestor Nibitanga a été débouté de sa demande de libération sous caution en janvier 2018. Il est détenu à la prison centrale de Murembwe en province Rumonge.
Trois points focaux de Parcem en province Muramvya
Emmanuel Nshimirimana, point focal provincial et professeur au Lycée Muramvya, Aimé Constant Gatore, point focal en commune Mbuye et enseignant, et Marius Nizigiyimana, point focal dans la zone Buhangura en commune Mbuye. Ils ont été appréhendés en juin 2017 dans cette province alors qu’ils procédaient à une identification de participants dans un atelier qu’ils comptaient organiser. Ils sont poursuivis pour atteinte à la sûreté intérieure de l’État et faux et usage de faux. Le ministère public a requis des peines allant de 20 à 25 ans de réclusion, assorties d’une amende d’un million de Fbu pour chacun des prévenus. Le jugement est attendu pour le 26 février 2018.
Comparez tous ces cas avec celui d’un autre inculpé à l’aéroport international de Bujumbura dans une affaire de « hijacking » de millions de $, puis libéré quelques jours après.
Amnisty ineternational et Human right watch sont des ONGs americains,mais je ne les ai jamais entendus produire un rapport sur les tueries s’y font du jour au lendemain.Est ce parcequ’ils aiment les burundais plus que les americains?OU ils ont ete crees seulement pour enqueter sur les africains ,fermant les yeux sur tout ce qui se passe chez eux?Pourqoui cette charite qui ne commence pas par soit-meme?Est-elle bien ordonnee ou mal ordonnee?
Amesty International est une ONG… britannique et non américaine, et elle a publié grosso modo une quinzaine de rapports sur les Etats-Unis rien que pour les douze mois qui viennent de passer! Quant à Human right watch, son ancêtre se nomme « Helsinki Watch » et Helsinki ne se trouve pas encore aux Etats-Unis, par contre, si vous vous donnez la peine de consulter leurs publications vous constaterez qu’ils s’intéressent de très près à la question de l’Etat de droit aux Etats-Unis. Bonne lecture.
@Karabona
Et si les 2 ONG étaient infiltrées par quelques éléments qui n’ont rien à cirer de vos droits humains? Vous allez encore me taxer d’adepte des théories de complots; fastoche pour vous!
Maintenant que vous le dites… je pense que vous avez raison, il nous faut garder notre sens critique et ne plus faire l’économie d’hypothèses de toutes sortes – qui seraient donc ces « infiltrés », des Chinois, les hommes de Poutine, les men in black, ou bien… des DD – nous avons déjà un indice pertinent dans ce sens: « ils n’en ont rien à cirer » des droits humains. En tous les cas, je suis prêt à réflechir avec vous, vos indices m’ont mis la puce à l’oreille.
Karabona,
On sait aussi qu’il y a environ deux ans HRW a sorti d’on ne sait ou des pseudo images satellites de fosses communes soi-disant cachées dans la réserve naturelle de Rukoko pour essayer vainement d’accréditer l’idée de tueries de masse au Burundi. Des tueries qui n’auraient existé que dans l’imaginations de quelques-uns parmi les membres de l’organisation. Libre à vous de donner à ce genre d’organisation le bon Dieu sans confession!
Si vous parlez des images satellitte parues le 29 janvier 2016, il s’agissait d’Amnesty et pas de HRW, on va essayer d’avancer… ils ont publié ces images intrigantes ainsi que des témoignages – quant à savoir si ces images sont des fausses… je ne suis personne pour l’affirmer, il aurait fallu une enquête qui n’a jamais été acceptée par les autorités de Bujumbura – si vous en savez plus, n’hésitez pas à partager.