Samedi 28 décembre 2024

Politique

« Libérez Mbonimpa ! », scandait-on au Tribunal de Grande Instance en mairie de Bujumbura

07/07/2014 12

L’audience publique de Pierre Claver Mbonimpa, au Tribunal de Grande Instance en mairie de Bujumbura, a rassemblé des centaines de personnes, ce vendredi 4 juillet. Malgré le manque de sonorisation, ils sont restés jusqu’à la fin des débats pour le soutenir.

C’est un sexagénaire visiblement très ému qui apparaît à la portière du camion, et qui déchaîne la foule en la saluant ©Iwacu ©Iwacu
C’est un sexagénaire visiblement très ému qui apparaît à la portière du camion, et qui déchaîne la foule en la saluant ©Iwacu ©Iwacu

Une grande foule était massée aussi bien dans les enceintes du tribunal que dehors. Elle a commencé à crier à l’unisson « Libérer Mbonimpa » dès que le camion amenant le célèbre détenu est apparu. C’est un sexagénaire visiblement très ému qui apparaît à la portière du camion, et qui déchaîne la foule en la saluant. « Libérez Mbonimpa », scande-t-elle de plus belle à l’unisson. Ce dernier, soutenu, descend difficilement une petite échelle métallique pour sortir du camion et se diriger vers le tribunal.

A l’intérieur du tribunal, des journalistes, des représentants de la société civile, des missions diplomatiques et des organisations internationales. Mais aussi des agents du service national de renseignements, et même de la présidence. Des badauds sont entassés dans le tribunal jusqu’aux fenêtres de la salle. A l’extérieur, des grognes : il n’y aura pas de sonorisation des débats, décision du tribunal. Mais la foule reste sur place, malgré tout. Des hommes et des femmes, tous âges confondus, et beaucoup de jeunes.
En ce vendredi, le vert domine parmi la foule rassemblée au TGI mairie. Beaucoup de tee-shirt avec une photo de Pierre Claver Mbonimpa saluant, en tenue verte de prisonniers, sont portés. Dans le dos, y est inscrit « Libérez PC Mbonimpa » en français, en kirundi et en anglais.

Vaut mieux attacher un entonnoir vert en plastic sur son foulard de tête, que de ne pas participer à ce vendredi vert ©Iwacu
Vaut mieux attacher un entonnoir vert en plastic sur son foulard de tête, que de ne pas participer à ce vendredi vert ©Iwacu

Vendredi vert par tous les moyens

Tout est bon pour un autre vendredi vert. Pour cette quinquagénaire, autant attacher un entonnoir vert en plastic sur son foulard de tête. De temps à autre, un slogan, repris en chœur, est lancé : « Libérez Mbonimpa, arrêtez Nyamizi », du surnom du substitut du procureur en mairie de Bujumbura qui a arrêté et emprisonné Mbonimpa.
Alors que les débats se poursuivent dans le tribunal, sur la RPA, l’extrait de la chanson « Rekura iyo ntama » des Lion Story, qui passe lors de chaque journal, déchaîne la foule qui la chante à l’unisson.

A la sortie de Pierre Claver Mbonimpa, la foule se bouscule à nouveau pour saluer son héros. Des centaines de mains tapent sur le camion qui l’emporte en criant « Libérez Mbonimpa », la foule l’accompagnant jusqu’à ce que le véhicule prenne de la vitesse. Depuis le début jusqu’à la fin, un policier, une caméra à la main, ne perd aucune image de ce qui se passe au tribunal.

A la sortie de l’audience, un des avocats de Pierre Claver Mbonimpa est confiant, après la mise en délibéré de l’affaire. Ce dernier indique que la défense a demandé la mise en liberté provisoire de M. Mbonimpa, surtout en se basant sur une circulaire du ministre de la justice : « Il a écrit aux juridictions et aux parquets de libérer les gens qui ont plus de 60 ans et qui sont atteints de maladies chroniques. Pierre Claver Mbonimpa rentre dans cette catégorie, d’autant plus qu’il a 65 ans, et qu’il souffre de diabète chronique depuis 2010.

Forum des lecteurs d'Iwacu

12 réactions
  1. KIWI Alfred

    Iyo ibikorwa biboneka birashimwa na benshi. Mbanimpa nabatamuzi baramushigikira. Ninde wundi muri aba bategetsi yoshigikirwa nka Mbnimpa naho bavuga ngo bavuza abantu kubuntu, bakiga kubuntu, bakabambika ibirato kubuntu ndetse bakanabagaburira umuceri uhiya kubuntu.
    Nibaza ko Petero Nkurunziza yahakuye icigwa.

  2. Baravuga

    Igihugu canje kirambabaza iyo ndiko ndaraba ibigikorerwa mwo. Abarya ibiturire, abica abantu, abahonyanga agateka ka zina muntu, ntanumwe afungwa. Ariko abavuga ukuri nibo bapfungwa bakanatotezwa, birababaje. Ewe Burundi waragowe, wicwa n’abo gukijije.

    • A titre de rappel, MBONIMPA ariko azira ivyo yavuze bitari vyo. c’est vrai que ivyo yavuga kwari gukebura abatwara mais yarahenzwe kandi ndi sûr ko abamuhenze bari muri abo nyene bariko baramupfunga pour brouiller les pistes. Abandi mwovyigirako kugira ntimuzogwe mu mitego nk’iyo!

  3. Buhira

    Un jour ces manifestants seront encore plus nombreux et vont refuser que Mbonimpa monte dans ce camion de l’injustice. Ce jour là, les manifestants vont résister à la police (ils l’ont fait récemment) et je vous assure que ça sera le début de la fin de la tyrannie qui règne sur le Burundi!

    • Rupande

      Buhira,
      Après avoir refusé que Mbonimpas monte dans ce camion de l’injustice, que ferez-vous de ses mensonges qu’il a propagé?
      Il vaudrait mieux que vous avec tout ceux soutiennent Mbonimpa y compris la société civile qui l’a piégé en l’occurrence Pacifique Nininahazwe, refusent de mentir et rejettent la culture du mensonge.

  4. Bampere Léonce

    Je parie que Nkurunziza ne peut pas avoir une centaine d’hommes et femmes pour l’acclamer. A part bien sur les jeunes écoliers qu’il oblige de venir l’acclamer sur les boulevards de l’Aéroport quand il rentre avec un faux prix commandé quelque part …hahha!!

  5. Hakinamani Janvier

    Cette image doit faire beaucoup de jaloux dans les rangs de ceux qui prennent le peuple Burundais comme leurs propres esclaves! Trop populaire notre mutama: Rekura iyo ntama!!

  6. Nukuri

    Voilà une personne pour être commissaire de la CVR ,et il le sera ,j,en suis sur

  7. home loup pour home

    mes chères amis, on le sait et on a compattu pour ça; la démocratie ne se rétablisse pas dans une apse de temps dans ce sens meme que le pays viens de quitte la période de guerre qui nous a méné à ce que vous voyez aujourd’hui, ce que la population burundais n’avait l’habitude depuis il ya quarante ans. Que la liberté d’expression soit totale mais une chose est grave, soyons très vigilant et très claire -voyant, suivons avec plus d’attention ce qui ce passe sous le dot de la démocratie car on risque de retourner dans le burundi qui profite aux tenors des années 1960-2004 et non au profit de tous les fils du burundi toutes les provinces confondues. Ngo rekura iyo ntama tuyicareko twishikire iyo tuja igende irarya ivyatsi natwe tugende tuyikeba inyama hama idushikane kugihugu iramagufa gusa. Intama n’ikintu kitagira ubwenge n’imodoka ntikiyibisa bisigurako kitazi nikiyica icarico. Iyo buba ubwumwe bwari ikindi.

  8. Nzobandora

    On l’a coffré pour le faire taire et ainsi en finir avec les commentaires sur cette affaire de Kiliba Ondes.
    Et bien libérez-le car c’est raté.

    • Dfoln

      abariko baratwara uyu munsi nimba ivyo bakorera abarundi bishimikije ijambo ry,Imana vyukuri ni babandanye ariko bikaba ari ivyifuzo vyabo gusa, bagume bibuka umwibutsa uvuga yuko « ubwatsi burakura bukabisa ubundi », bibuke yuko abana babo ari abarundi, hanyuma baharure neza, sibo bambere batwaye uburundi kandi si nabo banyuma. Ntawimenyera, ahandiho, umuntu wese yoba arekuriwe gukora icarico cose. Umuntu wese akuze afise ubwenge bwo kubona neza, agatora hagati y’ikibi n’iciza arico gitomora tazoza kiwe. Abaremwe bose barangana imbere y’Imana, kandi imibiri n’imitima yacu ibabara co kimwe, ikeneye bimwe. Abatwara abandi lero ni biyumvire yuko buca bugacana ayandi bahitemwo neza.

    • Raoul Irad

      On l’a coffre parce QU’IL A MENTI.
      -Fausses photos.
      -Faux morts.
      = MENSONGE.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Réouverture des frontières terrestres avec le Rwanda : il va falloir attendre

Ils ne sont pas tendres, les derniers propos tenus par le chef de la diplomatie rwandaise, sur la sécurité à l’Est de la République démocratique du Congo où le mouvement rebelle M23, honni par Kinshasa qu’il accuse de tous les (…)

Online Users

Total 1 857 users online