L’établissement est en train d’agrandir ses locaux et de se doter de nouveaux équipements. Même si l’Etat lui doit plus 3,5 milliards de Fbu.
<doc7550|right>« Les premiers arriérés concernent les accords de 2009 entre le gouvernement et les hôpitaux. Il nous a été demandé d’assurer le paiement des primes et indemnités à notre personnel. Le gouvernement avait accepté de rembourser mais en vain. Les dettes s’élèvent à près de 1,6 milliards Fbu »,explique Marc Nimburanira, directeur général de l’hôpital (voir tableau ci-dessous pour chiffres précis).
D’autres créances de l’Etat envers l’hôpital militaire sont relatives aux services offerts aux agents des différents ministères tels celui de la Défense Nationale et des Anciens Combattants ; celui de la Solidarité Nationale, des Droits de la Personne Humaine et du Genre ; celui de la Santé Publique et de Lutte Contre le Sida, etc. « Le Ministère de la Défense Nationale et des Anciens Combattants nous doit 2,7 milliards Fbu en 2013 », déplore-t-il. D’après lui, le cumul des créances a un impact négatif sur le fonctionnement de l’hôpital. Il cite, comme conséquences négatives, le manque de certains équipements médicaux chirurgicaux, le non accès aux marchés des médicaments à l’étranger, l’absence de certains services nécessaires comme le scanner… Le directeur de l’hôpital évoque aussi les terrains de son établissement d’environ 7 ha jusqu’ici inexploités: « Si les créances étaient recouvrées, nous pourrions beaucoup investir en cet espace. »
Quant à la question des subsides, le gouvernement ne les donne pas comme dans les autres hôpitaux publics : « On nous octroie 113 millions de Fbu par an, alors qu’ailleurs c’est environs 160 millions de Fbu mensuellement. Ce n’est pas facile quand nous payons, par mois, 150 millions de Fbu de salaires. »
Des stratégies pour faire face aux arriérés de l’Etat
La direction de l’hôpital a dû prendre un certain nombre de mesures.« Il n’y a pas de garde chez nous comme cela se fait dans les autres hôpitaux du pays. Ici, nous faisons le système de rotation en équipe et travaillons 24 h/24h », indique Colonel Thérence Cishahayo, directeur administratif et financier. Et d’ajouter que même le week-end, le personnel médical est disponible : « Nous accueillons beaucoup de patients et cela a un impact sur nos rentrées journalières. »
La mesure de la gratuité des soins de santé pour les mères enceintes n’est pas aussi appliquée aux personnes « aisées » : « Nous avons des chambres pour 35 mille Fbu ou 40 mille Fbu, et si une femme enceinte demande d’occuper l’une d’elles, cela signifie qu’elle est aussi capable de se payer les soins. »
Ce n’est pas tout. Le charroi zéro est déjà respecté à cet hôpital : « Plus de véhicules, plus de chauffeurs. Nous avons vendu tous les véhicules, il nous reste une ambulance et une camionnette pour la logistique.»
Quand l’hôpital parvient à s’adapter
A l’extérieur comme à l’intérieur, la propreté est visible. A l’entrée,les malades et les visiteurs ne sont pas assaillis avec la même intensité par la mauvaise odeur de la plupart des hôpitaux publics du Burundi. Dans la cour intérieure de l’établissement, des personnes balayent, d’autres coupent le gazon. Dans les chambres de l’hôpital, il n’y a pas de lits pour gardes-malades,mais des armoires sont disponibles pour contenir les objets des malades et des gardes- malades. En outre, d’autres constructions sont en train d’être érigées dans les enclos. C’est notamment des chantiers pour un bloc de produits pharmaceutiques, l’hospitalisation de près de 60 lits et un nouveau bloc opératoire moderne déjà presque opérationnel.
Par ailleurs, les malades interrogés saluent le travail et la disponibilité du personnel de l’hôpital. « Quand tu viens te faire soigner ici, tu es au moins assuré que les médecins sont rapides et disponibles pour t’aider », indique E.M.
Iwacu attend encore le rapport de la commission chargée d’étudier les modalités de liquidation des créances de l’Etat envers les hôpitaux autonomes, comme indiqué par les responsables de ladite commission.
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