A moins d’un mois du référendum constitutionnel, les voix s’élèvent encore pour appeler Bujumbura à stopper ce processus. Une demande infructueuse jusqu’ici.
Plus que quelques semaines avant le référendum constitutionnel. La commission électorale s’active pour respecter l’échéance prévue le 17 mai prochain. Un processus qui est toujours loin de faire l’unanimité. Cette semaine seulement, il a été question de la sortie d’un mémorandum des leaders de l’opposition interne, ainsi que d’une publication conjointe de la Commission de l’Union africaine et l’ONU. Tous affichent une préoccupation quant au processus en cours.
Le mémorandum s’adresse aux patrons de l’Union africaine, de l’EAC, de la Commission de l’Union africaine ainsi qu’au Secrétaire général des Nations unies. Pour cette opposition, le projet de révision enterre définitivement l’Accord d’Arusha. Adieu également « les minorités politiques et ethniques » au sein des institutions étatiques. Pour eux, le salut du peuple burundais repose sur leur engagement solidaire et déterminé.
Ce lundi 16 avril, la Commission de l’Union africaine et les Nations unies ont sorti un communiqué conjoint qui dénonçait l’intransigeance du gouvernement burundais. Ces organisations indiquaient clairement que la nouvelle Constitution allait enterrer définitivement l’Accord d’Arusha. Elles s’inquiétaient également de la suspension de la participation du gouvernement au dialogue assuré par la Facilitation. Un communiqué qui a par la suite été retiré dans l’après-midi. Manque de coordination de ces institutions, protestation de la médiation qui dans les coulisses négocie avec Bujumbura ? Au moment où on met sous presse, difficile à dire.
Mais le gouvernement lui, n’a pas négligé cette publication. Bujumbura a sorti le lendemain un communiqué de protestation. Il a assuré sa participation au dialogue inter-burundais dirigé par le facilitateur Benjamin Mkapa à une condition : « le dialogue ne doit pas perturber le calendrier des activités d’envergure nationale déjà programmées. » Il indique par ailleurs que l’Accord d’Arusha, reste la fondation qui a servi à la construction du projet de la Constitution révisée proposé au référendum très prochainement.
Tout ceci n’augure rien de bon pour la session de dialogue prévue ce 25 avril en Ouganda. La facilitation ne pourrait organiser des pourparlers sans la présence du gouvernement et du parti au pouvoir.