S’il est encore trop tôt pour chiffrer les pertes globales, chaque commerçant touché par le drame fait ses comptes …
<doc6920|left>La fumée s’échappe encore par-ci, par-là ce lundi matin, dans les ruines du marché central. Les commerçants étaient venus nombreux pour essayer de récupérer quelques restes de leurs biens mais en vain.
Médiatrice Masabo vend des ustensiles de cuisine. Dès qu’elle a appris la catastrophe dimanche matin, elle s’est précipitée au marché central pour voir s’il restait quelque chose : « Je me préparais pour aller à la messe, mes amis m’ont mis au courant, mais malheureusement je n’ai pu récupérer que des pots pour enfants ne valant que 100 milles Fbu », se souvient la vendeuse, les larmes aux yeux.
Elle estime à 30millions de Fbu les biens partis en fumée. A cela s’ajoute encore quelque cinq millions de francs en liquide qu’elle avait laissés sur place. N.N., commerçant du marché central, lui non plus, ne sait pas à quel saint se vouer. «Nous sommes totalement déboussolés, on n’arrive pas à déchiffrer la valeur de biens perdus. »
Même son de cloche pour Clémentine Nshimirimana, qui a perdu l’équivalent de 5millions de francs, ou encore Audace Bizabishaka, le Président du syndicat des commerçants (SYGECO) : « Sur les 5.000 commerçants qui composent le syndicat, 3500 étaient liés à la Société de gestion du marché central de Bujumbura – Sogemac. Sûrement, ont-ils eux aussi tout perdu ! »
Ainsi, il est beaucoup trop tôt, selon certains vendeurs, pour estimer avec exactitude le bilan des pertes. Les 2500 stands qu’abritait le marché auraient totalement disparu dans l’incendie, selon Cyprien Horugavye, le Directeur général de la Sogemac.