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L’expérience japonaise au service de la police et de la justice burundaise

05/05/2013 Commentaires fermés sur L’expérience japonaise au service de la police et de la justice burundaise

Des cadres de la police et des responsables juridiques burundais ont découvert lors d’une formation au Japon une police de proximité, au service des citoyens. Ils ont partagé leur expérience.

<doc5219|left>Jica, l’Agence Japonaise de Coopération Internationale, a organisé ses trois dernières années au Japon un cycle de formation, sur la consolidation de la paix, destiné aux responsables juridiques et sécuritaires des pays africains partenaires. Six burundais y ont participé. Ce 18 septembre, à l’hôtel Royal, ils ont partagé cette expérience japonaise avec leurs collègues. « L’expérience japonaise peut nous être utile. Tout est possible, il nous faut la détermination et la volonté », indique Augustin Sinzoyibagira, procureur de la République en Mairie de Bujumbura et un des bénéficiaires de la formation.

Le procureur de Bujumbura (Rural) raconte que par exemple dans ce pays les tribunaux reçoivent les demandes 24 heures sur 24 heures, analysent et délivrent le mandat s’il le faut. « Le renvoi des cas au Parquet, poursuit-il, ne dépasse pas les 48 heures après l’arrestation. Les procureurs en font la demande aux tribunaux dans les 24 heures après le renvoi. » Au Japon, la durée de détention est limitée à 10 jours et le renouvèlement de la période de détention est autorisée pour une durée de 10 jours, etc. Il affirme, après cette expérience, qu’il s’est donné l’objectif de faire respecter les délais de procédure et de sensibiliser ses collègues.

« C’est une occasion pour ceux qui ont bénéficié de la formation de partager et de propager l’expérience de la police et la justice japonaises avec leurs collègues pour consolider la paix », précise Koichi SHOJI, chef de mission de l’Agence Japonaise de Coopération Internationale, Jica. Pour lui, c’est normal qu’il y ait des accrochages, de mauvais traitements pratiqués par la police par manque d’expérience. Il fait le parallélisme avec son pays du temps de l’après 2ième guerre mondiale : « Vous traversez une période difficile parce que vous sortez d’une crise d’une dizaine d’années. C’est le moment pour la police de rétablir la confiance avec les citoyens. Nous avons connu la même situation après la 2ième guerre mondiale, des choses abominables se sont passées, nous avions peur de la police, c’était le chaos. » Il se réjouit que leurs policiers ont été bien formés et qu’aujourd’hui, ils ont de l’expérience. Nous voulons que vos policiers et hommes de la justice, petit à petit, deviennent comme les nôtres.

« La police de proximité n’est pas dans le sens de contrôler ou de surveiller, il faut vivre au sein de la population et en bon citoyen », lance-t-il. Dans tous les quartiers, l’on trouve les Kobans : postes de police de proximité au nombre de 6609 dans tout le Japon. Ainsi, l’après-midi, les policiers circulent à vélos lors des patrouilles.
Après sa défaite au cours de la 2ème Guerre mondiale, le Japon, au lieu de retourner dans la psychose des guerres interminables, a fait le choix de la paix, de la stabilité et de la justice pour arriver à un développement rapide. Etat pauvre, avec un PIB modeste, il s’est hissé aujourd’hui parmi les pays les plus industrialisés du monde avec un taux de criminalité très faible.
La JICA a ré-ouvert son bureau au Burundi en 2006 et ses programmes d’aide s’articulent sur trois axes : infrastructure économique, santé maternelle et infantile, consolidation de la paix.

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