La levée des sanctions économiques prises contre le Burundi depuis six ans (mars 2016) ne fait pas l’unanimité. C’est la satisfaction du gouvernement burundais. « Je salue la décision sage de l’Union européenne et ses Etats membres pour avoir pris la mesure de lever, avec effet immédiat, les sanctions économiques contre mon pays. Le Burundi est disposé à coopérer avec tous les partenaires. Ensemble, tout est possible », a notamment réagi le président Evariste Ndayishimiye, dans un tweet. Aux antipodes de Gitega, c’est la consternation pour plusieurs ONG internationales, dont Human Right Watch : « Depuis un an et demi, le gouvernement de Ndayishimiye a intimidé et réprimé ses opposants, détenu et torturé ses détracteurs… »
Pour rappel, le Conseil de l’Union européenne avait jugé insatisfaisants les efforts de Gitega pour remédier aux violations des droits de l’homme et des principes démocratiques. L’UE avait pris ces sanctions tout en maintenant, en revanche, son aide humanitaire et a développé des projets qui bénéficient directement à la population.
Cependant, selon plusieurs analystes, les sanctions étaient devenues inopérantes, voire contreproductives. « Les sanctions ont considérablement appauvri le pays et ont eu des effets humanitaires désastreux. Elles n’ont pas affaibli ni la classe dirigeante ni modifié la donne politique. En réalité, les sanctions ont rendu les riches plus riches et les pauvres plus pauvres ».
Pour tenter de combler ses difficultés économiques, le gouvernement burundais avait essayé de se tourner vers d’autres partenaires comme la Russie, la Chine ou des instances comme la Banque africaine de développement ou la Banque mondiale. Mais, visiblement, l’Etat burundais n’a pas pu combler le trou laissé par le retrait ou la suspension de la coopération bilatérale des donateurs traditionnels comme l’UE. «Ces pays ne donnent pas des appuis budgétaires mais des dons ponctuels. »
Autre réponse qui a laissé des traces dans l’économie : Le gouvernement a cherché à augmenter ses recettes et réduire ses dépenses en les transférant à d’autres acteurs. En guise d’exemples, et la liste n’est pas exhaustive, on citerait les commerçants ambulants auxquels on a fait payer 20 mille BIF chacun pour la carte d’identification, les ménages qui ont dû payer 2 mille BIF pour acquérir un cahier de ménage obligatoire et les vélos taxis 40 mille BIF pour porter un gilet devenu obligatoire, etc.
En somme, les sanctions n’ont pas produit les résultats escomptés, surtout pour la population. Leur suppression est perçue par plus d’un comme un signe éloquent de la bonne foi de l’Union européenne, une main tendue par l’UE aux dirigeants burundais pour les inciter à s’ouvrir au dialogue.
Selon des informations fiables, il y aura un dégel des fonds estimés à 431 millions d’euros gelés des suites des sanctions : « Sauf surprise, il y aura un effet de rattrapage. Le pays devra bénéficier à la fois du Fed 11 et du Fed 12 en cours. En tout, un montant avoisinant les 850 millions d’euros. »
C’est une bonne nouvelle, mais aussi un défi… « Le gouvernement doit s’engager à améliorer certains indicateurs en rapport avec la gouvernance, la transparence budgétaire, le respect de l’état des droits, des libertés publiques, etc ». Comme le précise un expert en économie, un autre grand défi sera la capacité d’absorption de ces fonds à l’intérieur du pays. « Avec deux Fed en cours, le risque est grand qu’il y ait des sommes qui tombent en annulation. » Le gouvernement doit donc faire des pieds et des mains pour braver ces défis. A mon humble avis, c’est faisable. Il faut repartir sur de nouvelles bases, prôner la force de l’argument. Par-dessus tout, il faut une volonté politique…
Oui c est bien de lever les sanctions.
Mais ce n est pas cela qui a fait du Burundi le pays le plus pauvre et le plus corrompu du monde.
Cet argent ira dans les poches des inamovibles et importantissimes qui nous dirigent. Ils sont nommés avec notre humour burundais « Ibihangange ».
Ils doivent jubiler devant les marchés qu’ils se partageront seuls. Les dit marchés qui seront executés comme le barrage de Mpanda.
Les dragons asiatiques (Coree, Singapour, Japon, Chine, etc..) doivent nous mépriser nous les noirs.
Nous faisons des coups d’Etat pour changer les gens qui nous donnent l aumone. What’s a pity.
Que ce soit la Chine, France, Russie ou Etats Unis. Nico kimwe. Le problème n’est pas la, sacrebleu!!!!!!!!!!!!!!
Apres les coups d Etat, nous avons les memes dirigeants corrompus jusqu’ à la moelle des os, sans aucune vision et avec une gouvernance indigente.
Our leaders has no accountability at all.
Et les pays africains continuront à etre derniers en tout.
Dans les années 1970, la Corée du Sud et Singapour étaient dirigés par des potentats sanguinaires. Mais Maintenant le PNB de la Corée est supérieure à celui de l’Afrique entière. This is not a joke.
Why and Why?
Cette levée de sanctionne arrive à un moment particulier dans la politique africaine de l’UE (ou du moins certains membres de celle-ci). En observant les nouveaux pouvoirs militaires issus de coups d’état dans certains pays de l’Afrique de l’Ouest, on remarque qu’ils veulent écarter les partenaires traditionnels (certains membres de l’UE, qui sont contre les coups de force), au profit de nouveaux partenaires tels la Russie, la Chine, la Turquie… La contamination peut gagner d’autres pays africain. Pour faire face à cette nouvelle donne, il n’est pas exclu que l’UE cherche à renforcer son encrage dans les pays qui n’ont pas encore basculé complétement dans l’autre camp. D’où elle doit déployer une politique de charme envers certains pays, le Burundi y compris. C’est bien sûr une opinion, mais le Burundi a aussi intérêt à faire les yeux doux à l’UE, notamment en faisant de gros efforts dans le respect des conditions exigées par celle-ci.
@Jereve
« certains membres de l’UE, qui sont contre les coups de force »
Celui qui t’a raconté cela a oublié de te dire que qu’il te parlait au 3e degré.
UE contre les coups de force: mon oeil!
« Certains membres de l’UE, qui sont contre les coups de force »
Cette affirmation est gratuite. Tout le monde (sauf vous) sait L’UE était derrière le coup d’état de 2015.
Non, je parlais des coups d’états de 2021-2022, pas de 2015. L’UE ne semble pas être derrière les coups récents, mais tout est possible pour celui qui a beaucoup d’imagination.
Eh oui mes chers ! Ne soyons pas nombrilistes ! La nouvelle géopolitique est en marche ! L’Europe toute entière se tourne vers l’Afrique. Suivez les différentes déclarations des autorités européennes. Vos matières premières sont nécessaires pour qu’ils maintiennent le niveau de vie de leurs citoyens et vos dirigeants vont continuer à s’enrichir.
Akari inyuma karahinda.
Tu dis vrai, mon chre ami, une nouvelle geopolictique est reellement en marche.
Quand tu vois des pays comme l’Ethiopie qui naguere etaient intouches et intouchables, le devenir aujourd’hui par le biais des alliances bidons, est une indication que le pire est a la porte.
Tu vois des interventions militaires jamais possible en Mozambique qui le deviennet aujourd’hui, ce sont des signes avant courreurs.. le pire est a venir!!!