Le Forum pour le renforcement de la société civile burundaise (FORSC) se dit préoccupé par le contenu de la lettre ’’confidentielle’’ de l’Administrateurs général du Service national de renseignement (SNR) adressée à ses homologues de la sous région, avec copie aux différents organismes internationaux. Dans cette correspondance, le SNR demande un appui pour traduire Agathon Rwasa (aujourd’hui en clandestinité et qui se réclame toujours président du FNL) et ses acolytes devant les tribunaux nationaux ou internationaux. <doc1748|left>Selon le Délégué général du FORSC, Pacifique Nininahazwe, qui vient d’être reçu en audience par la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies au Burundi, Mme Karin Landgren, cette lettre envoyée avant la production du rapport final sur le carnage de Gatumba est inquiétant et en dit long : « non seulement cette correspondance parle d’Agathon Rwasa qui est pointé du doigt comme présumé auteur et de l’Alliance démocratique pour le changement (ADC-Ikibiri), mais également de la société civile, dans des termes à peine voilés, d’une certaine manière.» Au lendemain du carnage de Gatumba, la police a fouillé la résidence du président de l’ADC-Ikibiri en même temps président du parti Sahwanya-FRODEBU, Léonce Ngendakumana et ’’celle de Pierre Claver Mbonimpa, le président de l’Association burundaise pour la protection des droits humains et des prisonniers (APRODH)’’, rappelle le délégué général du FORSC. Pour lui, il y a de quoi s’inquiéter si cela devrait ressortir dans le rapport final sur le massacre de Gatumba : « Il va falloir réclamer une enquête internationale neutre pour garantir que ce qui va sortir de ce rapport sera véridique », souligne Pacifique Nininahazwe. Il appelle les Nations Unies à plus de responsabilité et de vigilance compte tenu du contexte politico- sécuritaire actuel. « Le message que nous apportons aujourd’hui aux Nations Unies, c’est notre inquiétude face aux assassinats à caractère politique auxquels on assiste tous les jours. On entend ici et là des membres du FNL pro Rwasa qui sont enlevés et liquidés par la suite », s’inquiète cet activiste des droits de l’homme : « Si cela devrait perdurer, on ne demandera pas seulement des comptes au gouvernement mais également aux Nations Unies. Il faut que la Communauté internationale soit attentive à ce qui se passe aujourd’hui au Burundi », conclut le délégué général du FORSC.