Des habitants du quartier 10 de la zone Ngagara en commune Ntahangwa en mairie de Bujumbura propriétaires des parcelles sur le site Kigeri ont fait un sit-in ce lundi 9 septembre devant le Bureau de l’Ombudsman. Ils demandent l’intervention de ce dernier pour préserver leur droit de propriété.
Vers 10h. Ils sont plus de trois cents, hommes, femmes de tout âge à se rassembler devant les bureaux de l’Ombudsman sis en zone Kinindo. «Nous sommes venus nous confier à l’Ombudsman dans une affaire qui nous oppose à l’Etat concernant les parcelles d’une superficie de plus d’un kilomètre carré se trouvant sur le site Kigeri », raconte Emmanuel Nimbona, un des membres du comité représentant les familles.
Selon lui, la bataille judiciaire a commencé quand le gouvernement a débuté les travaux de lotissement sur ce site : «Nous avons saisi la commission nationale terre et autres biens (CNTB). Après des enquêtes, la CNTB a décidé que les propriétaires reçoivent 55% des terres et que les 45% reviennent à l’Etat qui a fait le lotissement».
Par la suite, dit-il, le gouvernement a interjeté appel à la Cour spéciale des terres et autres biens. «A l’issue du procès en appel, il a été décidé que les terres appartiennent à l’Etat. Mais nous n’avons pas eu accès à une copie du jugement rendu».
Et d’ajouter qu’ils ne peuvent pas se laisser spolier des terres leur appartenant depuis 1946. «Ainsi, nous avons décidé de saisir le ministère de la Justice pour révision. La ministre a qualifié notre dossier de recevable et a ordonné la suspension de toute activité sur le site», explique M. Nimbona.
Venir chez l’Ombudsman, explique Deo Bugwigiri, a été motivé par les propos tenus le 2 septembre par Freddy Mbonimpa, maire de la ville de Bujumbura, lors d’une descente sur le site. «Il nous a dit de ne plus penser à ces terres de l’Etat en nous menaçant que les travaux de construction se feront sous le contrôle de la police. C’est inacceptable car l’affaire se trouve encore au niveau de la Justice».
Après une rencontre avec les conseillers de l’Ombudsman chargés de la gestion des conflits, les représentants des familles se sont dits confiants. «Ils ont compris nos doléances et ont promis de recevoir mardi prochain seulement les représentants», annonce un des représentants à une foule calme.
Juma Rukumbi, porte-parole de l’Ombudsman, n’a pas voulu faire trop de commentaires. « Ce qui est important, ils ont été reçus et comme vous l’avez constaté ils sont satisfaits».