La connexion internet est d’une lenteur exaspérante ces derniers temps. Les abonnés des entreprises de télécommunication qui offrent des services d’appels, d’achat des mégas pour naviguer sur internet se plaignent mais, la situation demeure la même. Ceux qui vendent les services de transfert d’argent ne sont pas en reste. Leur business va mal car leur clientèle s’impatiente.
« Dans mon quartier, la connexion internet est devenue un véritable casse-tête. Depuis l’année passée, je contacte les deux entreprises auxquelles je suis abonnée pour qu’elles règlent le problème de connexion dans mon quartier mais en vain. », déplore N.M, une femme qui vit dans le quartier de Gihosha urbain en mairie de Bujumbura.
Elle trouve qu’il s’agit aussi d’un véritable calvaire quand on rentre avec du boulot à faire à la maison. « J’ai des cours en ligne le soir et je n’arrive pas à bien les suivre. J’active le bouquet spécial d’Econet 4 G de 1100 FBu de 1,5 gigas pour vingt-quatre heures mais ce délai s’écoule avant que je ne les utilise faute d’une bonne connexion. Les 4 G maintenant, vu la lenteur exaspérante dans la connexion, me rappellent les 2G des années 2010. », se lamente-t-elle.
Une autre femme parle aussi de la mésaventure qu’elle a connue dans la province de Gitega : « J’y ai fait une descente dans le cadre de mon travail. J’ai eu des problèmes avec mon téléphone à cause d’une mauvaise connexion. En fait, la lenteur de la connexion a fait qu’il n’y a pas eu de mise à jour effective des applications dans mon téléphone. Par exemple, la sauvegarde des discussions qui se fait quotidiennement n’a pas pu être réalisée. » Elle mentionne qu’elle a dû attendre de retourner à Bujumbura pour pouvoir régler ce problème de mise à jour.
Les vendeurs de service de téléphonie mobile souffrent également de la lenteur de la connexion qui leur fait perdre des clients. « Parfois, la connexion se coupe carrément. Mon travail est perturbé à cause de cela. Nos clients s’impatientent souvent et partent sans acheter », indique une dame, agente de lumicash. Elle ajoute qu’un client peut venir s’approvisionner en unités cash power et repartir bredouille à cause du manque de réseau.
Une autre vendeuse témoigne : « le transfert des unités est vraiment difficile. Je peux composer pour les transférer plus de cinq fois sans y parvenir. Des fois, il arrive que je perde de l’argent en l’envoyant deux fois. » Elle souligne aussi un déficit des clients à cause de la lenteur de la connexion internet. Ce qui entraine leur perte de confiance. Le fait de rater 3 ou 5 clients par jour n’est pas bon pour son business.
« Les services de téléphone mobile s’empirent du jour au jour au moment où le consommateur a besoin des services performants. Cela se manifeste par l’absence de réseaux. », se lamente Pierre Nduwayo, président de l’Association burundaise des consommateurs, Abuco. Il trouve regrettable que ces compagnies continuent à vendre leurs services auprès des clients toujours désabusés, qui attendent à tout moment que les services s’améliorent mais en vain.
« Devant pareille situation, l’autorité doit constater que les compagnies de télécommunication qui opèrent sur le territoire burundais ont complètement failli à leur mission et leur infliger des sanctions à la hauteur de leur manquement. », estime-t-il.
Des causes et des conséquences
Selon Léocadie Ndacayisaba, la ministre ayant la communication dans ses attributions, cette mauvaise connexion a plusieurs origines. « Ce pays connait depuis un certain temps une crise de carburant et une quantité insuffisante d’électricité. Donc, il y a des sites qui ne sont pas en train de fonctionner. Cela fait que dans certains endroits, il y ait une connexion internet quasi-inexistante. » Elle ajoute qu’il y a aussi des infrastructures techniques déjà usées et en très mauvais état.
Elle partage aussi que la lenteur de la connexion dans le pays a des inconvénients. « Les usagers d’internet sont en grand nombre. Sans une bonne connexion, leurs activités sont perturbées ou stoppées comme celles en rapport avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Suite à cela, le pays enregistre une grande perte. »
L’expert en télécommunications, Nathan Ntahondi explique que le Burundi est en arrière dans le développement du secteur des télécommunications. « La population est pauvre, elle n’a pas un grand niveau de vie. Dans les pays développés, les technologies de l’information et de la communication connaissent une très forte croissance car leurs populations sont aisées. », indique-t-il.
En outre, selon cet expert, suite aux capacités financières minimes des Burundais, il n’y aura pas assez d’investisseurs dans le domaine du numérique. « Je vous donne un exemple. Je vais à Ruyigi et les réseaux téléphoniques manquent. Pourquoi une telle situation ? La réponse est celle-ci. Un investisseur en TIC, lorsqu’il constate que les gens dans cette province ne peuvent pas acheter un téléphone Android pour consommer ses produits, il ne fait pas installer les dispositifs permettant d’avoir la connexion dans cette partie du pays puisqu’il n’a pas de clients là-bas. Cela fait mal car chaque citoyen a le droit d’utiliser un téléphone mobile partout dans le pays. »
Et d’estimer qu’« il n’y a pas eu de sensibilisation de la population aux TIC. Les citoyens burundais n’ont pas eu des messages sur l’utilisation rationnelle des TIC pour leur adoption. » L’expert Ntahondi fait aussi savoir qu’Il y a plusieurs générations en matière de connexion de G1, G2, G3, G4 et G5 qui va arriver prochainement au Burundi. Selon lui, peu de personnes utilisent le G4 dans notre pays et c’est pourquoi il n’y a pas beaucoup d’investisseurs.
Je lis les commentaires de k’expert en télécommunications.
« ……Il n’ya pas eu de sensibilisation de la population sur d’utilisation rationnelle des TIC au Burundi ».
Que veut il dire?
Pourquoi les autorités laissent des compagnies faire fortune alors qu’elles utilisent des équipements vétustes
« Léocadie Ndacayisaba : « le manque de carburant, les coupures intempestives de l’électricité et le manque de capacités techniques sont à l’origine des perturbations de la connexion » »
Les coupures intempestives de l’électricité : de l’autre côté les voitures électriques ?