La 4ème conférence sur les événements de 1972 organisée par le Sénat et animée par l’ancien président Sylvestre Ntibantunganya s’est tenue vendredi du 11 juin à l’Hôtel Club de Lac Tanganyika. Plusieurs participants ont qualifié les tueries de 1972 de génocide. Mais des questions se posent sur l’unanimité et la crédibilité de cette qualification.
« Je ne suis pas venu ici pour plaider en faveur des Hutus. Je ne déteste pas les Tutsis. Je ne suis là que pour dire la vérité », a tenu à préciser l’ex-président Sylvestre Ntibantunganya, le conférencier du jour.
Il affirme chercher la vérité pour tous. Vers la fin de son exposé, il a qualifié de génocide les événements sanglants de 1972. «Il est temps que le l’Etat burundais reconnaisse les atrocités commises contre les hutus comme génocide », a-t-il interpellé.
Même son de cloche chez différents participants ayant témoigné ce qu’ils ont vu ou vécu en 1972. « Ces tueries sont sans doute un génocide » déclare le Collectif des survivants et victimes du génocide hutu de 1972 et après, dans son bulletin ’’Bimenye-Baributsa’’ numéro33.
Pour le premier vice-président de la République du Burundi, Prosper Bazombanza, il faut que tous, Huu, Tutsi et Twa, se sentent concernés par les tueries de 1972 « Qui n’a pas perdu un membre de sa famille a perdu un ami ou un voisin ».
Le nombre exact des victimes des tueries de 1972 reste flou. « Selon certaines statistiques, le nombre des victimes de 1972 est compris entre 150 et 300 mille. Il y en a même qui parlent de plus de 300 mille personnes tuées », a souligné le conférencier.
Une telle qualification est-elle crédible ?
Selon le Professeur Evariste Ngayimpenda, la qualification et la reconnaissance d’un génocide relèvent de la compétence internationale. « Si l’Etat burundais parvient à qualifier ces évènements de 1972 de génocide à lui seul, quelle crédibilité une telle qualification aura-t-elle? »
Quand il y génocide, souligne-t-il, c’est la justice internationale qui s’exerce. Cet historien considère que les événements ayant ensanglantés le pays depuis 1965 jusqu’en 2015 sont très sensibles.
« L’ex-président Sylvestre Ntibantunganya est-il l’unique spécialiste de la triste histoire de 1972 que compte le pays ? », se demande-il. D’après lui, le Sénat burundais est en train d’exécuter la commande adressée officiellement à l’Assemblée Nationale le 1er mai 2017 par le Collectif des survivants et des victimes du génocide hutu de 1972 et après.
Signalons que le Sénat burundais affirme que l’objectif de ces conférences organisées sur les événements sanglants de 1972 est de connaître la vérité sur les violences cycliques interethniques qui ont endeuillées le Burundi.
Mr Ntiba à défendu sa thèse. Qui sont les modérateurs? A quand seront tenues les conférences de l’antithèse ? Un exercice intellectuel suppose les deux phases (thèse-antithese) sinon le travail est une simple narration. Si le génocide est à reconnaître juridiquement cela suppose la balance à deux bras qui symbolise la justice. Sur cette balance on pose les deux poids. En plus les négociateurs à Arusha affirment que la question avait été longuement discutée et on avait indiqué la méthode de la vider avec l’aide de la communauté internationale pour plus de crédibilité.