Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique vient d’harmoniser les frais d’équipement des étudiants boursiers. Ces derniers craignent de vivre dans des conditions précaires …
<doc4716|left>N.M., une étudiante boursière au Maroc affirme qu’une quarantaine d’étudiants boursiers, ne savent pas comment ils vont vivre, après la revue en baisse des frais qu’ils recevaient de la part du gouvernement : « Désormais, chaque boursier devra avoir uniquement 1200 dollars US au lieu des 2700 par an. »
Pour ceux du Maroc, raconte l’étudiante, avant cette nouvelle mesure, le gouvernement donnait 300 dollars US comme frais de bourse par trimestre et par étudiant. Au total, 1200$ par an et 1500$ comme frais d’équipement, ce qui faisait 225$ par mois et par étudiant. « Ils n’étaient pas suffisants tant le coût de la vie au Maroc est élevé », signale-t-elle. Au lieu d’avoir les 2700$ par an, chacun aura 1200$. D’après elle, ce changement est dû aux contraintes de trésorerie du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
« C’est faux », assure Denise Rukundo, directrice du bureau des bourses, d’études et stages. Selon elle, il n’y a pas de suppression, mais une harmonisation des frais d’équipement mais non de suppression. Tous les boursiers burundais auront désormais 800$ comme frais d’équipement. « Comment expliquez-vous que les étudiants boursiers de Maroc recevaient comme frais d’équipement 1500$, alors que ceux d’Algérie recevaient 1000$, ceux de Russie 800$ et de Chine 600$ ? », interroge-t-elle. Et d’ajouter que la grogne des boursiers qui sont en Afrique est surprenante, puisqu’ils étaient les mieux traités. En outre, elle soutient qu’aucune ordonnance ministérielle n’expliquait cette disparité.
« Le loyer dépasse de très loin la nouvelle bourse attribuée »
Les boursiers burundais craignent de vivre dans des conditions précaires. Selon N M., à Rabat (capitale de Maroc), une chambre est louée mensuellement à 900 dirhams, c’est-à-dire plus de 100$ par mois. « Ce loyer dépasse la nouvelle bourse attribuée. A cela s’ajoute d’autres charges comme la nourriture, l’eau, l’électricité, le transport, la santé, les polycopies…», se plaint-elle. Elle souligne que le Maroc n’accorde plus de frais de bourse à une bonne partie des étudiants surtout ceux en master. « Même le petit nombre qui en bénéficient reçoivent moins de 100$ par mois », précise-t-elle.
« Une situation désolante » mais dont la responsabilité n’incombe pas au ministère de l’Enseignement supérieur, selon Mme Rukundo. Elle explique que les bourses sont octroyées par des pays donateurs via la coopération bilatérale. Les étudiants burundais doivent donc être traités au même pied d’égalité que les étudiants du pays hôte. « Les questions de logement, de nourriture et autres ne devraient pas poser de problèmes. Nous considérons qu’ils sont logés et nourris comme c’est mentionner dans les conventions de coopération», indique-t-elle.
C’est pourquoi le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique leur donne ce qu’il appelle supplément.
La directrice des bourses, d’études et stages estime que s’enquérir des conditions dans lesquelles les boursiers burundais vivent à l’étranger via les ambassades est une solution envisageable. Mais, le ministère ne reviendra pas sur cette décision. Car, pour le moment, le pays n’a pas les moyens de revoir à la hausse ces frais.