Vendredi 22 novembre 2024

Politique

Les travailleurs refusent de payer plus à la Mutuelle de la Fonction Publique

Huit syndicats de travailleurs s’insurgent contre l’augmentation de l’assiette des cotisations à la Mutuelle de la Fonction Publique – MFP. D’autant que les bilans sont toujours positifs. Cette décision sera effective avec la fin du mois d’août.

Les représentants des huit syndicats lors de la conférence de presse ©Iwacu
Les représentants des huit syndicats lors de la conférence de presse ©Iwacu

« L’Etat va percevoir 4% sur le salaire brut et non sur le salaire de base comme à l’accoutumé. L’application de cette décision risque de frustrer les travailleurs au moment où ils s’attendaient à l’harmonisation des salaires », s’insurge Gabriel Nungutse, vice-président du Conapes, lors d’une conférence de presse tenu ce 6 août. Les autres syndicats présents sont le Synapa, le Steb, le Sleb, le Synapep, le Snts, le Sipesbu et le Seepbu.

Cette décision, annoncée il y a plus d’un mois par la ministre de la Fonction Publique et du Travail, s’inspire de la loi de 2002 portant réforme du régime d’assurances maladie-maternité des agents publics et assimilés en son article 15. Nous l’avons tant décrié, rappelle-t-il, parce qu’inopportune et antisociale, raison pour laquelle elle n’a jamais été appliquée. Mais, la décision le sera avec la fin du mois d’août.
Cette décision, ajoute Eulalie Nibizi, présidente du Steb, ne résulte pas d’un consensus entre tous les partenaires directement concernés. « Le ministère s’est entretenu avec des gens de nos organisations qui n’ont pas de mandat au lieu de réunir la quasi-totalité des syndicats regroupant les travailleurs sous statuts ou sous contrats. »

Pour ces organisations syndicales, l’augmentation des cotisations à la MFP ne se justifie pas parce que l’entreprise a toujours déclaré des bilans positifs au cours de plusieurs années.

Mauvaise qualité des prestations de la MFP

« L’entreprise devrait constater la mauvaise qualité de ses prestations à l’endroit de ses affiliés et songer à les améliorer », indique M. Nungutse. Seuls les affiliés, explique-t-il, œuvrant en mairie de Bujumbura ont accès aux services de la MFP et la qualité de ces derniers reste dérisoire. Quant à ceux de l’intérieur du pays, poursuit-il, notamment aux chefs lieux des provinces, la seule officine érigée est dépourvue de produits pharmaceutiques souvent recherchés par les affiliés. « Pour ceux des communes, ils n’ont ni accès au médecin pour prescrire les médicaments sur les bons de la MFP ni de pharmacie. »

Ces syndicats constatent que la MFP est plus commerciale que sociale. « C’est une des problématiques de l’entreprise à l’endroit de ces affiliées, note Eulalie Nibizi. Ces syndicats ont déjà envoyé une correspondance au ministère de la Fonction Publique, du Travail et de la Sécurité sociale pour sursoir à la mise en application de cette décision. Ils demandent aussi à la Cosybu de réunir tous les syndicats membres pour discuter sur les solutions proposées par les travailleurs. « Le gouvernement devra supporter le manque à gagner revenant aux travailleurs au cas où la loi sera appliquée. Et nous, nous allons orienter la marche à suivre », conclut Marie-Chantal Nahisubije, présidente du Sleb.

Forum des lecteurs d'Iwacu

5 réactions
  1. Ntakamurenga Salathiel

    Si aya mutuelle gusa, mwitege ko ikori ryo ku mushahara riduga!!Itegeko riri mu nama nshingamateka!!

  2. Bucumi

    Mube muritegura ubutigu burageze ntankeka mumisi iza ya mandat ya gatatu igiye gutangazwa. Ubu bariko barondera ibintu bizosamaza abantu, barazi nezako icokibazo kizohagurutsa ama syndicats yose. Nibindi bizoza hama mubure ivyo muvuga nivyo mureka. Tout est planifié. Wait and See.

  3. KABADUGARITSE

    Il y a des sociétés parapubliques comme la Mutuelle de la Fonction Publique et l’INSS qui ne font que ponctionner les maigres revenus des employés sans leur offrir en retour l’équivalent en services. Alors que le plus gros sert d’investissements démesurés ces entreprises oublient d’améliorer les services qu’elles offrent et la part qui revient aux affiliés. Donnez-nous les garantis ou expliquez-nous clairement ce qui motive ces majorations avant de les opérer.

  4. Deo

    Jewe nibaza ko iyo haheze imisi myinshi ata yegereyegere zivugwa mu gihugu, abakoresha ntamahoro baronka. Uti kuki? Selon mon constat, igihe cose abakozi bitekaniye, umukoresha yama aronondera ingene yokoza agati muntozi. Muri make akajagari mukazi kama gatumwa n’umukoresha.

    • KABADUGARITSE

      Wapi wewe nawe uroroheje alors ko urugamba rukamvye. Umengo urafise ahandi usoroma alors qu’il faut participer à la lutte de manière sérieuse.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Question à un million

Quelle est cette personne aux airs minables, mal habillée, toujours en tongs, les fameux ’’Kambambili-Umoja ’’ ou en crocs, les célèbres ’’Yebo-Yebo’’, mais respectée dans nos quartiers par tous les fonctionnaires ? Quand d’aventure, ces dignes serviteurs de l’Etat, d’un (…)

Online Users

Total 2 429 users online