Plusieurs paiements « exorbitants », participation obligatoire aux travaux communautaires, entre autres lamentations des taxi-vélos à Bujumbura. La Sotavebu soutient que les décisions sont prises après consultation.
« Nous ne savons plus quoi faire. En plus de devoir subvenir aux besoins de nos familles, nous devons payer les gilets, les plaques d’immatriculation, les frais d’exploitation des parkings, la taxe journalière et mensuelle » se lamente Nganji, un taxi-vélo exerçant dans la commune Mukaza.
Croisé aux environs de l’hôpital Prince Régent Charles, il précise que chacun doit payer 18000 Fbu pour le gilet, 8000 Fbu pour la plaque d’immatriculation et 3000Fbu pour la carte de membre de la Solidarité des taxi-vélos du Burundi (Sotavebu) faisant office de permis de conduire. La même carte coûtait 2500Fbu, il y a un an. Et d’ajouter que chaque taxi-vélo doit payer quotidiennement 100Fbu à la Sotavebu en plus des 2000Fbu tombant mensuellement dans les caisses de la mairie de Bujumbura. Ce père de quatre enfants se souvient que le prix des premiers gilets était fixé à 7500Fbu.
Un autre taxi-vélo indique que les frais d’exploitation des parkings est de 1000Fbu par tête par an. « Chaque taxi-vélo doit se munir d’un mini-cahier de 300Fbu servant de fiche de participation aux travaux communautaires. » Et là, une seule absence peut-être très fatale : « Quand on s’absente à ces travaux, il faut tout faire pour ne pas tomber entre les mains des contrôleurs. Sinon, on verse une amende de 2000Fbu voire plus et ton vélo risque d’être confisqué.» Idem en cas de marche-manifestation officielle organisée par le parti au pouvoir.
« Cet argent est acheminé vers la Sotavebu ou dans les caisses de la mairie de Bujumbura », se plaint un autre taxi-vélo rencontré à Kamenge, commune Ntahangwa. Ce quadragénaire affirme qu’à cause de la pauvreté, certains taxi-vélos ne se sont pas encore procuré une plaque d’immatriculation. « Ils n’ont d’autre choix que d’exercer leur métier dans l’illégalité pour la survie de leurs familles.» Et de révéler que leurs rentrées journalières oscillent autour de 2000Fbu. Or, raconte-t-il, ils dépensent en moyenne 750 Fbu pour le déjeuner.
Selon lui, nombre de taxi-vélos ont dû se résoudre à regagner la campagne. Plus révoltant encore, fulmine-t-il, en cas de confiscation du vélo, l’association ne vient pas en aide au concerné.
« Tout se fait après consultation »
Emmanuel Nimbona, représentant légal de la Sotavebu parle d’un malentendu : « Tout se fait après consultation et les montants à payer sont fixés de façon consensuelle.»
Par ailleurs, il signale que certains paiements (gilet, plaque d’immatriculation et carte de membre) ont une longue période de validité. Il fait savoir que d’autres frais sont fixés par le Code de la route. C’est le cas des 1000Fbu comme frais de droit de passage.
M. Nimbona assure que l’organisation des travaux communautaires se fait au niveau des parkings et que l’assistance en cas de problème est assurée pour les membres qui s’acquittent des différentes cotisations.
Quant au maire de Bujumbura, Freddy Mbonimpa, il affirme que les taxi-vélos ne sont pas gérés par l’administration, mais par la SOTAVEBU. « La mairie n’a aucune responsabilité dans la fixation et la collecte de leur argent. »
M. NDABASHINZE : Ok. Le constat est fait ! Quelle est la vérité dans tout cela ? Continuez l’enquête pour savoir qui encaisse ces taxes et à quoi elles servent ! On ne sait rien après la lecture de votre article. Chaque camp a dit ce qu’il avait à dire et c’est tout !