Le manque d’informatisation des données statistiques de l’Etat-civil est l’un des handicaps relevés par l’ISTEEBU
Fausse déclaration devant l’officier d’Etat civil, faible budget, enregistrement multiple, problème d’informatisation et centralisation des données, voici quelques entraves aux statistiques fiables de l’Etat civil.
Lors d’un un café statistique sur la modernisation de l’établissement des statistiques de l’Etat civil ce mardi 3 novembre, le responsable de l’ISTEEBU a égrené les problèmes qui handicapent la fiabilité et l’efficacité de ses statistiques.
Pierre Claver Kayiro, démographe à l’ISTEEBU a également évoqué l’incohérence entre systèmes d’information. « Sur les divorces, affaire des tribunaux, les données du ministère de la Justice ne sont pas transférées au ministère de l’Intérieur. C’est le même cas pour les décès dont les données sont au ministère de la Santé ».
Ce n’est pas tout. M. Kayiro pointe du doigt l’inachèvement et inadaptation des textes juridiques régissant l’enregistrement à l’Etat civil. Il déplore que l’obligation de faire enregistrer les naissances et les décès ne soit pas claire. Ce manque des statistiques fiables, dit-il, entrave notamment la couverture sanitaire universelle et la protection des enfants, car la preuve de leur âge n’est pas disponible.
Pour Nicolas Ndayishimiye, directeur général de l’ISTEEBU, l’absence des données statistiques de référence constitue un sérieux obstacle pour la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des politiques et programmes qui doivent être en parfaite adéquation avec la dynamique de la population burundaise. Il explique que la disponibilité et la modernisation des statistiques vitales et leur bonne utilisation sont indispensables.
« L’importance de suivi des statistiques de l’Etat civil dans le suivi des ODD 2030 n’est plus à démontrer. Les objectifs 16 et 17 se rapportent directement à l’enregistrement des naissances, mais aussi des informations détaillées et de meilleures qualités sont nécessaires pour évaluer les progrès accomplis dans la réalisation des engagements pris dans le plan d’action pour mettre fin aux décès évitables des nouveau-nés et des enfants de moins de 5 ans», a pour sa part indiqué le représentant résident de UNFPA
Des actions sont proposées pour la modernisation de l’Etat civil afin de la rendre efficace. Il est recommandé d’informatiser et centraliser des données de toutes les communes, de mettre en place un organe multisectoriel de coordination et la révision des textes juridiques.