Avec le système BMD (Baccalauréat, Maîtrise, Doctorat), les stages académiques sont devenus un passage obligatoire à la fin du cursus académique. Toutefois, les étudiants dénoncent la rareté des lieux de stages et la négligence de certaines institutions académiques.
A.S étudiant (dans l’ancien système éducatif) à l’université du Burundi révèle avoir remué ciel et terre pour se trouver un endroit pour son stage, en vain. «J’ai déposé ma lettre de stage à la BRARUDI, à la BRB, et la GIZ sans succès. J’ai dû me rabattre sur un rapport de stage fait par un autre étudiant et le présenter.»
Sans trop de culpabilité, il révèle que les professeurs ne corrigent que les rapports de stage sans faire de suivi rigoureux des stagiaires. Les étudiants n’ayant pas trouvé des établissements de stage profitent de ce relâchement pour présenter d’autres rapports de stages.
E.I étudiante à la même université s’est frottée au même obstacle : «J’ai déposé ma lettre de stage à la BANCOBU, BCB et BBCI, aucune banque ne m’a répondu». Sur un délai de deux mois consacrés au stage, E.I s’est contentée d’un seul au Global Port Services. Selon elle, ceux qui ont des facilités ou des connaissances dans la capitale parviennent à trouver aisément des lieux de stages.
Les directions académiques rassurent
«Les Services académiques ont désormais pris la question des stages en main», tranquillise Paul Hakizimana, directeur des Services académiques à l’Université du Burundi. Une période de trois mois est consacrée aux stages.
Actuellement, le rectorat de l’Université du Burundi a fait une recommandation aux doyens des facultés d’entrer en contact avec différents établissements pouvant accueillir les stagiaires. Le but est d’expliquer le caractère obligatoire des stages, les attentes à la fin de ce passage et d’assurer l’égalité des chances pour tous les étudiants.
A part la rareté de ces lieux, une méfiance à l’endroit des stagiaires se fait parfois ressentir. Le plus nécessaire est donc de fidéliser les partenaires de ces institutions offrant des stages.
«Désengorger Bujumbura pour migrer vers l’intérieur du pays permettrait aussi la disponibilité de ces établissements pouvant accueillir des stagiaires», exhorte-t-il.
«Le nouveau système est plus orienté vers la pratique que vers la théorie», affirme Deo Nimpagaritse, directeur académique de l’Université Lumière. Néanmoins, des problèmes se font ressentir dans toutes les facultés : «Les étudiants deviennent de plus en plus nombreux.»
D’autres défis sont à signaler: les lieux de stage sont réduits, les étudiants stagiaires saturent la capitale, etc.
Les deux directeurs académiques s’accordent sur la nécessité d’une sensibilisation par le ministère de l’Education, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. Tous les partenaires, les ONG et les différents secteurs doivent être informés sur le fonctionnement du nouveau système académique. L’accessibilité et la disponibilité de ces institutions permettra de former la future main d’œuvre.