«Le Burundi n’est pas le seul pays à avoir été colonisé… Il y en a même qui ont eu leur indépendance beaucoup plus tard après le Burundi mais qui essaient de s’en sortir… »
Ce sont les propos d’Evariste Ngayimpenda, acteur politique burundais. Il s’exprimait lors de la 4e conférence du Réseau des chercheurs sur le Burundi tenue à Nairobi, capitale kenyane, du 2 au 4 juillet.
C’est au moment où Bujumbura affirme que la plupart des problèmes que le pays connaît aujourd’hui trouvent leur origine dans le ‘‘colonialisme et le néocolonialisme’’.
Ce chercheur trouve non fondés les arguments du gouvernement : «Je ne comprends pas que nous accusions toujours les anciennes puissances coloniales comme origine de nos malheurs, de nos divisions».
Dans son argumentaire, Evariste Ngayimpenda déplore un «retournement d’alliance assez déroutant». Car, analyse-t-il, ce ‘‘discours’’ n’est apparu que très récemment avec les échéances électorales de 2015. «Il est tenu par des organisations, des acteurs qui entretenaient avant 2015 de bons rapports avec ces forces coloniales qu’ils dénoncent». Avant de rappeler que «ce sont ces mêmes forces qui les ont aidés à être ce qu’ils sont».
Côté gouvernement, le porte-parole du président de la République n’y va pas par quatre chemins. «On peut dire sans se tromper qu’il y a des séquelles du colonialisme sur le plan politique, social et économique», soutient mordicus Jean Claude Karerwa Ndenzako.
Et d’ajouter : «On essaie de se battre, de consolider notre indépendance mais cela ne se passe pas en une journée ou en une année.»