« Les sanctions de l’UE sont illégales et une provocation »

Samedi 3 octobre, le parti présidentiel a sorti une déclaration en réaction aux sanctions prises contre quatre personnalités burundaises.

« Le parti Cndd-Fdd a été profondément choqué d’entendre ces sanctions qui rappellent fort et bien l’histoire malheureuse que le Burundi a vécu, ponctuée par des évènements sanguinaires depuis plus de 40 ans, excepté l’expérience démocratique de trois mois sous la présidence de feu Ndadaye Melchior », indique la déclaration, accusant l’UE de les prendre uniquement à l’encontre de Burundais d’une seule ethnie. Elle s’interroge sur le silence de l’UE face aux auteurs des crimes : « L’UE n’a-t-elle pas voulu protéger les commanditaires de ces atrocités au Burundi parce qu’appartenant à une même ethnie ?» et d’insister : « Il n’existe pas de justice pour une seule ethnie au monde. »

Des sanctions contre les Hutu

« Des gens habitués à assister à de telles décisions n’hésitent pas à dire qu’il y a un groupe de gens qui a influencé et trompé les décideurs judiciaires et les a conduit à prendre des sanctions en cachette, car ayant été prises à l’insu des concernés et du pays » », insiste M. Ndabirabe qui se demande pourquoi le chef supérieur de la police n’a pas été inquiété. Et d’en conclure : « l’UE a pris des sanctions de nature à saper les institutions de sécurité du Burundi. »

Pour le parti présidentiel, « prendre une telle décision judiciaire illégale d’exclusion frappant des anciens du Cndd-Fdd et de surcroît de l’ethnie hutu montre que l’UE n’a pas été d’accord avec l’Accord Global de Cessez-le-feu. » Ce parti s’étonne de voir que les commanditaires des « insurrections » et les putschistes ne sont pas inquiétés : « Ils ont tué, brûlé vif leurs frères, incendié des maisons, des véhicules, détruit les routes, devant l’œil des journalistes, ressortissants de ces pays de l’UE, attisant parfois les manifestations et tout cela devant la contemplation des pays de cette organisation. »

Elle note que, par ailleurs, la plupart sinon la totalité d’entre eux sont logés et nourris par certains pays de l’UE.

Pour le cas Léonard Ngendakumana, le parti trouve qu’il est concerné parce qu’il s’est trompé de camp ethnique.
Avec l’officialisation de la candidature de Nkurunziza, ce parti déplore que l’UE se soit associé aux « insurgés » pour dire « non ».

Contre le dialogue inclusif

Le Cndd-Fdd conclut que l’UE ne veut pas de dialogue interburundais au Burundi. « La détermination d’étouffer le dialogue parce que ne répondant pas à ses désidératas qui auraient permis le renversement des institutions démocratiquement élus, et la mise en place d’un gouvernement de transition ne pourront pas faire se dédire le peuple burundais dans son désir ardent de se réconcilier avec lui-même.»

La transition permettrait, poursuit-elle, à certains pays de l’Union d’avoir la mainmise sur certaines richesses du pays. Et d’avertir : « Cette décision punitive contre certains Burundais de la police nationale … apparaît comme une volonté déguisée de diviser les Burundais au lieu de les encourager à se réconcilier. Elle est de nature à réveiller les vieux démons. »

Le Cndd-Fdd déplore le silence ou l’implication de l’UE dans les assassinats du Prince Louis Rwagasore, de Pierre Ngendandumwe, de Melchior Ndadaye, etc. « Et avec la suspension des appuis budgétaires, c’est la poursuite du putsch manqué du 13 mai », assure ledit document, signalant que cette Union finance les insurgés et les putschistes.