Dimanche 22 décembre 2024

Société

Les rondes nocturnes créent le désarroi dans le quartier Tenga

08/05/2024 Commentaires fermés sur Les rondes nocturnes créent le désarroi dans le quartier Tenga
Les rondes nocturnes créent le désarroi dans le quartier Tenga

Dans le quartier Tenga de la zone Rubirizi en commune Mutimbuzi de la province de Bujumbura, des jeunes qui opèrent des rondes nocturnes sèment la terreur au sein de la population. Les habitants de la sous-colline Butuhurana de ce quartier dénoncent le comportement irrationnel des jeunes et réclament une réglementation de ces rondes nocturnes.

Nous sommes devant une boutique fermée dite « Kwa Gasongo » sur la sous-colline Butuhurana dans le quartier Tenga. Deux femmes se figent aussitôt que le prénom de Jean de Dieu est évoqué. Jean de Dieu est le tenant de la boutique fermée. « On a tous peur de parler à propos de Jean de Dieu », confie l’une d’elles. Au moment où l’autre femme cherche le numéro de téléphone de Jean de Dieu, un homme l’appelle et lui parle à voix basse. Elle ne donnera plus le numéro. Et la première femme de conseiller : « Vaut mieux quitter les lieux ». Ce qui traduit le climat d’insécurité et de peur qui règne dans la localité.

Jean de Dieu Bimenyimana, contacté, avoue que les jeunes Imbonerakure malmènent les habitants de son quartier pendant la nuit. Il raconte qu’il a été arrêté dans la nuit du 15 avril 2024 par ces jeunes dans sa boutique devant ses clients et amené dans la rizière de la rivière Gikoma. « J’ai une jambe fracturée à cause des coups qu’ils m’ont infligés et je ne suis pas la seule victime », déclare-t-il.

Il ajoute que lors de cette nuit du 15 avril, vers 22h30, les jeunes lui ont intimé l’ordre de les suivre pour faire la ronde. Mais, arrivé dans la rizière da la rivière Gikoma, il a été plutôt ligoté, puis frappé. D’où la fracture de sa jambe. « Cette nuit a été la plus longue de ma vie. Avec une jambe cassée, j’ai dû passer la nuit au bord de la rivière. Même un de mes clients que j’ai appelé pour me secourir et m’aider à rentrer a eu peur de sortir la nuit ».

Jean de Dieu accuse Ezéchiel Nemeyimana, un des chefs locaux, de faire partie de ces jeunes qui l’ont tabassé sans raison. Il informe qu’il a déjà soumis l’affaire à l’OPJ de la zone Rubirizi après que les autres chefs locaux aient refusé de l’écouter. Nemeyimana rejette tout en bloc les accusations avant de préciser que « L’affaire est devant l’OPJ et c’est d’ailleurs aujourd’hui que Jean de Dieu est censé comparaître avec les factures des soins de l’hôpital. Il s’est cassé la jambe en glissant au bord de la rivière ».

Limoger les chefs locaux

Un habitant de Tenga qui a requis l’anonymat dénonce le comportement inhumain que ces jeunes affichent. Il fait savoir que pendant la nuit, ces jeunes sèment la terreur puisque celui qu’ils croisent lors de leur ronde nocturne est directement amené dans la rivière Gikoma pour être frappé sans raison.

Il estime que « ces rondes devraient suivre les règles et être faites par des agents de sécurité bien connus ». Il avoue que tous les habitants, et même les autorités à la base, ont peur de dénoncer les agissements de ces jeunes.

Il propose le limogeage des chefs locaux. Ce qui rassurerait les habitants parce qu’ils n’ont plus confiance en eux. « Nous voulons des chefs qui sont capables de prendre les choses en main parce que ceux qui sont en place ne nous aident en rien. Ils sont du côté de ces jeunes qui font ce qu’ils veulent et sèment la terreur » déclare-t-il.

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