Vendredi 22 novembre 2024

Environnement

Les riverains de la Ntahangwa ne savent pas à quel Saint se vouer

Effondrement des maisons, des écoles, les routes devenues impraticables, … des dégâts déjà causés par la rivière Ntahangwa. Une situation qui ne semble pas s’arrêter.

L’avenue Mikarakara, à Kigobe, n’est plus praticable
L’avenue Mikarakara, à Kigobe, n’est plus praticable

Une catastrophe pointe à l’horizon si rien n’est fait dans l’urgence. Que ce soit à Mugoboka, quartier Mutanga-sud, à Nyakabiga, à Buyenzi, commune Mukaza, certaines routes ne sont plus praticables. Seuls les piétons peuvent s’y aventurer. Des écoles comme l’Ecofo Mutanga sud ou l’école primaire Nyakabiga se sont vu déjà amputer de certaines parties de leurs locaux. Les terrains de jeux mutilés de quelques mètres. Avec ces effondrements, c’est la peur et des vies humaines sont en danger comme l’affirme Radegonde Ntiranyibagira, maitresse responsable : « Nous avons peur pour nos enfants. Ils jouent en face d’un tombeau ouvert. Nous essayons de les encadrer mais c’est difficile de maîtriser tous les mouvements des enfants. D’un moment à l’autre, le pire peut se produire.» Selon elle, des toilettes se sont déjà écroulées dans la rivière et même d’autres locaux sont menacés.

A Kigobe, extension sud, la situation est terrifiante. L’avenue Mikarakara n’est plus praticable. Un grand fossé s’élargit du jour au jour vers les habitations. Et ce, sous les yeux impuissants des habitants. Certaines maisons se sont déjà effondrées d’autres présentent des fissures. Paniqués, certains habitants ont d’ailleurs déménagé vers d’autres quartiers. Ceux qui sont encore là font un crime d’alarme. « Nous demandons des travaux d’urgence. Vous trainez, les maisons sont parties et des vies humaines sans doute », alerte un homme rencontré au bord de cette rivière, dénonçant l’inaction des autorités. Néanmoins, il affirme que cette question est connue des hautes autorités dont le 1er vice-président de la République.

Une urgence du gouvernement

Du côté du pouvoir, Cléophace Bizabishaka, cadre du département de la planification urbaine affirme que la question de canalisation de cette rivière fait parties des priorités du gouvernement. D’après lui, des études sont déjà faites : « Il ne reste qu’à rassembler les moyens financiers pour que les travaux commencent surtout du côté Mugoboka et Kigobe.» Ainsi, il annonce que le coût total est estimé à 1,7 milliards de Fbu. M.Bizabishaka rassure les habitants des localités concernées que les travaux débuteront avant le début de la saison pluvieuse.

Forum des lecteurs d'Iwacu

13 réactions
  1. Kana Éric

    C’est la faute au Rwanda

    • John

      C’est sur que le Rwanda extrait du sable et du moellon dans la Ntahangwa pour construire le Kigali Convention Center, et ainsi de s’enrichir sur le dos des burundais, comme « Kigali est construite par les richesses du Congo Democratique »!!!!!!!!!!!!!!! Oh mon Dieu,Slogan des faibles??

    • RUGAMBA RUTAGANZWA

      Oui c’est le Rwanda qui est allé au 3ème mandat au Burundi. Ce n’est sûrement pas NKURUNZIZA. Et puis Mr BUNYONI l’a dit. Soixante-dix pourcent (70%) du budget est déjà là pour que le pays marche. Ça baigne comme on dit en français… ! Et d’ailleurs on n’a besoin de personne pour nous aider. Nous nous suffisons très largement.. ! Un petit bain mole quand même la dépréciation persistante et continue du franc burundais par rapport aux devises fortes devient inquiétante… ! Bientôt notre monnaie sera un chiffon de papier… ! Merci CNDD-FDD! Nos vaillants Rois aimaient dire que « Igihugu atari icana » ! Ils ne croyaient pas si bien dire. Nous sommes entrain de le vivre en direct, jour après jour depuis 2005.

  2. Kimaranyi

    Normalement 1,7milliards ne devraient pas poser de problème n’est-ce pas que le commissaire général de l’OBR nous a raconter qu’il a réalisé un excédent de 7,7milliards? Et Bunyoni de renchérir à Makamba que 70% de l’argent nécessaire pour le fonctionnement de l’Etat sont déjà disponibles? Je trouve que notre super ministre a vraiment du culot dire que le pays se suffit et n’a point besoin d’aides de ses diplomates qui aillent le solliciter (j’en doute fort) au moment où 1€ s’échange à environ 3000frs ça s’appelle se moquer de son peuple.

  3. Mayange

    J’apprehende le probleme au depart;les services charges d’attribuer les terrains devraient consulter d’autres techniciens rodes en matiere des sols;geographes,geologues,agronomes,environnementalistes…
    Neanmoins,on a l’impression que ce n’est pas le cas ici chez nous;ici c’est un terrain tres fertile susceptible de constituer un grenier national voire africain,mais le charge de l’urbanisme l’attribue aux gens pour l’edification des villas a l’insu et meme contre le gre du charge de l’agriculture;la-bas le meme urbaniste attribue et autorise la construction des edifices sans savoir que d’autres services y ont installe des tuyaux d’eau , des fils electriques ,des fibres optiques,…a des montants incommensurables de l’Etat,qui seront alors gratuitement deterres et abimes .
    C’est donc dans ce meme contexte de non consultation inter services que les choses s’empirent du jour au lendemain laissant les habitants dans la desolation et dans la psychose perpetuelle.

  4. James

    C’est simple non? Si la rivière résiste, il faut la lessiver! Peut-être qu’elle est contre le troisième mandat… Depuis plusieurs années, des rivières ont quitté leurs lits, mais ça n’a jamais été un problème. Pourquoi il surgit maintenant? Sans doute pour mettre en difficulté les autorités…

    • ..?!!!

      @James
      Sans doute pour mettre en difficulté les autorités… Et les maisons emportées appartiennes aux autorités?!!!

  5. Busorongo

    Je compatis avec les liveraisn mais ca fait a peu pres 15 ans que kigobe existe comme quartier residentiel et toutes ces parcelles ont ete atribues en dernier lieu. Donc en grande parti les proprietaires sont fautifs et ne devraient pas s’adresser au gouvernemeent directement mais plutot aux autorites signatires des autorisatis de batir mis aussi d’attributions des parcelles. Ce sont des personnes physiques connues avec noms et adresses. Mais aussi ceci devrait etre un as d’exemple de combien la corruption tue. Ceci etant l’unique compensention du gouvernement serait l’attibution d’une autre parcelle ailleurs ou c’est possible.
    Pour ce qui est de l’environnement reconnaissons ensemble que nous autres citadins souvent pseudo intellos nous sommes coupables a plusieurs egars: vidange des toilettes dans les caniveaux, des immondices tout pres de nous, des jets de dechet partout ou nous passons, le non entretiens de voies publiques,…

  6. venant

    Ouvrons les yeux et ne nous laissons pas berner par les autorités en ce qui concerne les travaux à réaliser par. Agissons en citoyens avertis. Qui a jeté un coup d’oeil sur les études réalisées à ce jour pour nous éclairer sur ce qui est envisagé? Quoiqu’il en soit, nous pourrons au moins nous assurer que, lors du lancement et de l’exécution des travaux, les principes élémentaires de traitement des ravines et ravins sont appliqués:

    1. Les travaux (si travaux il y a) devront impérativement débuter en amont de la Ntahangwa à plusieurs km de Bujumbura (Jenda?). Il sera contre-indiqué de démarrer ces travaux en aval, ce qui serait une catastrophe et se traduirait par une perte immense d’argent que notre pays n’a pas.

    2. La partie située en amont du bassin versant de cette rivière (Jenda?) devra être aménagée par le creusement de trous pour permettre l’infiltration de l’eau de pluie dans le sol puis boisée par la plantation d’arbres appropriés. L’objectif visé sera de réduire considérablement la quantité d’eau qui ruissellera dans le lit de la rivière.

    3. Pour casser la vitesse de l’eau de ruissellement de la rivière et permettre aux substances charriées par les eaux de se sédimenter, des ouvrages en gabions devront étre disposés en travers du lit de la rivière, bien ancrés des deux côtés des berges ainsi que dans le lit de la rivière (en profondeur) en fonction des résultats des études topographiques, hydrologiques et géotechniques. Jamais les ouvrages ne seront disposés le long des berges comme on l’a vu dans certains cas! Cette erreur monumentale ne devrait plus se reproduire sous nos yeux.

    4. Les ouvrages en gabions devront être installés en commençant par l’amont (Jenda?) et se poursuivre graduellement vers l’aval (Bujumbura). Or, suite aux pressions exercées par les gens, j’ai l’impression que les autorités veulent traiter la partie aval seulement. A quoi sela servira-t-il si le reste de la rivière n’est pas traitée? A rien. Absolument rien.

    5. Les ouvrages en gabions devront être placés suivant un écartement qui sera fonction de la pente du lit de la rivière. D’où l’importance des études topographiques. Si la pente du terrain est faible, ils seront bien espacés et inversément si la pente est forte, ils seront rapprochés.

    6. Malgré la menace des quartiers concernés de Bujumbura (Mutanga Sud, Kigobe, Nykabiga, etc.), le tronçon de la rivière qui les menace devra être le dernier à traiter. Une chose est certaine: si les travaux s’exécutent d’amont en aval comme je l’ai déjà dit, les habitants de ces quartiers constateront des améliorations très sensibles avant le traitement du tronçon qui les intéresse. Cette façon de procéder est durable sur le long terme.

    7. L’extraction de sable, gravier et autres moellons dans le lit de la rivière devra être strictement prohibée. Une paire de manches pas facile!

    8. Où allons-nous trouver du magot pour des travaux aussi titanesques? Monsieur Cléophace Bizabishaka parle de 1,7 milliards de BIF. Ce montant est insignifiant. Investir cet argent sur un traitement d’une portion de la rivière Ntahangwa qui ne respecte pas les règles élémentaires que je viens d’indiquer ci-dessus n’a aucun sens. Seul un pays en voie de développement comme le nôtre, dernier de la planète, peut se permettre de jeter cet argent par la fenêtre!

    • John

      @Venant, cher ami, je soutiens votre raisonnement. En fait le probleme que pose actuellement la Ntahangwa a ses riverains est le resultat de la mauvaise gestion de l’environnement. Pour resoudre la question definitivement, il faut aller a la source du probleme comme la protection des flancs du bassin versant de la riviere par les terrasses anti erosives et la plantation d’une bande d’arbres au moins sur cinquante metres des rives, l’interdiction formelle d’extraire du sable et des moellons dans et autour de la riviere, interdiction formelle d’habiter ou de mener des activites agricoles sur au moins cinquantes metres autour des rives, mener des travaux de genie civile sur la riviere pour non seulement alleger sa vitesse d’ecoulement mais aussi son activite erosive. Je pense personnelement qu’ un budget d’1,7milliards(+-709mille USD) serait insignifiant dans la realisation de ces travaux.

  7. venant

     »Il ne reste qu’à rassembler les moyens financiers pour que les travaux commencent surtout du côté Mugoboka et Kigobe. »

    Supposons que votre chemise se fissure dans le dos mais tient quand même au niveau du cou, comment allez-vous la raccommoder? Allez-vous commencer par le bas ou par le haut? Moi je commencerais par le haut. Et dans le cas de la Ntahangwa, ce haut se trouve en amont de cette rivière, probablement vers Jenda.

  8. NIJIMBERE MATHIEU

    J’ai des doutes!! Où est-ce que cet Etat en faillite, dont la principale source de devises a pour nom « tendre la main », va trouver les fonds nécessaires pour ces travaux qui attendent depuis des années…?

  9. Komera

    La Russie et la Chine vont financer les travaux. selon les DD.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Question à un million

Quelle est cette personne aux airs minables, mal habillée, toujours en tongs, les fameux ’’Kambambili-Umoja ’’ ou en crocs, les célèbres ’’Yebo-Yebo’’, mais respectée dans nos quartiers par tous les fonctionnaires ? Quand d’aventure, ces dignes serviteurs de l’Etat, d’un (…)

Online Users

Total 2 318 users online