Effondrement de maisons, de routes… des dégâts causés par la rivière Ntahangwa. Les victimes demandent à l’Etat d’assumer ses responsabilités.
« C’est la désolation. On ne sait plus quoi faire. Une partie de notre maison est déjà partie », se lamente une femme rencontrée sur l’avenue Mikarakara, à Kigobe Sud, commune Ntahangwa. Face à l’élargissement du lit de la rivière, les propriétaires des maisons s’interrogent : « Faut-il enlever la toiture, les portes, etc pour récupérer quelque chose ? Ou alors faut-il attendre que nos maisons s’écroulent sous nos yeux ? »
Les gabions, qui servent à renforcer les berges, n’ont pas résisté aux courants d’eau. « Ils se sont écroulés avant même la réception définitive. Et le coût des travaux tournait autour de 400 millions de Fbu. Aujourd’hui, les arbres qui protégeaient les rives tombent un à un », indique notre source. Elle précise qu’une cinquantaine de maisons sont davantage menacées.
Certains propriétaires ont déjà plié bagage. « Pour ceux qui sont encore là, c’est l’alerte générale quand il pleut. Il n’y a rien pour protéger nos maisons », confie P.K, un autre habitant de Kigobe.
En 2005, lors de l’attribution des parcelles, cet homme affirme que l’Urbanisme avait promis de protéger les parcelles. « Il menaçait même de récupérer les parcelles non construites.» Aujourd’hui, il hausse le ton : « Si nos maisons s’effondrent, l’Etat devra nous dédommager ». Car ces parcelles, assure-t-il, ont été obtenues légalement.
Une situation préoccupante
« Nous sommes en train de voir comment canaliser la rivière Ntahangwa afin de protéger les riverains et les ponts », annonce Amissi Ntangibingura, DG de l’Urbanisme. Les travaux consisteront à créer un talus de protection de la rivière et à modifier la trajectoire de ses eaux. L’autre alternative serait le dragage, qui consiste à enlever le sable dans le lit de cette rivière. Des travaux qui s’étendront aussi à Buyenzi et Mutanga Sud, tout aussi vulnérables. L’étape actuelle est la recherche des financements.
Quid des responsabilités ? Le Directeur Général de l’urbanisme soutient que l’Etat ne pouvait pas prévoir des accidents. Il reconnaît, cependant, qu’à Kigobe, les parcelles avaient été attribuées conformément à la loi. « Les propriétaires ont le droit de poursuivre l’Etat en justice pour dédommagements », conclut-il.
Quid de l’attribution des parcelles?
« Seul le ministère de l’Eau, de l’Environnement, de l’Aménagement du territoire et de l’Urbanisme a le droit de donner des parcelles », souligne M. Ntangibingura. Quand il s’agit de plus d’un hectare, un décret présidentiel est exigé. Tous les sites à viabiliser doivent avoir un avis favorable de la Commission foncière nationale. Idem pour les parcelles. Après, un bureau d’étude est mis en place pour étudier les morcellements de parcelles, le traçage des avenues, l’installation d’électricité, l’adduction d’eau, etc. L’étude doit être agréée par l’Office burundais pour la protection de l’environnement (OBPE). Et un certificat de conformité environnementale attestant le respect du Code de l’eau et de l’environnement doit être délivré. Ce dernier exige une zone tampon de 25 m pour les rivières, 50 m pour les lacs du Nord et 150 m pour le lac Tanganyika.
Si des parcelles ont été distribués alors c’est au service de la urbanisme de dédommager les acquéreurs. Les travaux efficaces ne seront jamais effectués faute de moyens. Certains ont eu peur de ces parcelles au vu de ce qui se était passé sur mustang à Nord sur sa rive sud qui surplombe la rivière Ntahangwa. Mes et mes les constructeurs, fuyaient les rives de Ntahangwa .
On n’a encore rien vu lorsque les changements climatiques vont commencer reellemt se manifester avec la montee des eaux du lac Tanganyika de son niveau actuel et commencer a reclamer tous endorits lotisses et batis sans le moindre respect des norms de l’urbanisme et environnementales.Ce que l’on croyait comme utopie devienda une realite lorsque des maisons et des infrastructures se retrouveront sous l’eau au plus grand plaisir de pecheurs et amateurs des fuits de l’eau, mais aussi l’apparition de nouveau maladies et epidemies que l’on croyait disparues.Il faut s’y preparer en mettant de l’argent de cote pour parer a la catastrophe annoncee.
C’est la faute au Rwanda
La nature est entrain de reclamer ses droits sur les terrains occupes par des humains qui n’ont pas respecte ses lois.La course effrenee aux parcelles a construire tout prix et la poussee demographique due a l’exode rural et au maque de moyens pour amenager les lits des rivieres et les plages du lac Tanganika sont a l’origine de ces problemes de glissements de terrains et d’innondations qui emportent tout sur leur passage y compris des maisons qui avaient l’air solide.La ville de Bujumbura est construite dans une zone geologiquement tres fragile et vulnerable.A cause des pluies torrentielles, l’absence de murs de soutainement en boisements, betons ou de ferailes, les terrain s’affaissent ou s’effondont tout simplement.Les techniques d’amenagement et de canalisation du Ministere des TP et de la SETEMU n’ont pas suivi en meme temps le rythme de la croissance de la ville dans des proportions presques anarchiques sur des terres jadis reservees a l’agriculture et l’elevage.Et voila les resultats de ce gachis sans plan a long terme. »Les victimes demandent à l’Etat d’assumer ses responsabilités. Les propriétaires ont le droit de poursuivre l’Etat en justice pour dédommagements! »On ne peut pas s’empecher de rever et c’est d’ailleurs legitime pour les victimes mais la realite est que l’Etat n’a pas de moyens et a plutot d’autres priorites pour le moment.Peut-etre, il faut regarder du cote des assurances pour ceux qui ont ete tres clairvoyants.
Boulimie de devenir propriétaire ou désordre administrative de nos services de l’urbanisme. Kigobe était au départ de vocation zone verte. La seule activité qui pouvait y être exercée était la fabrication des briques, de part son appellation « Kumatafari », par les prisonniers de Mpimba. C’est après que les gros poissons qui gagnaient les dollars de Arusha, sous les négociations de paix, se sont trouvés un terrain libre où ils pouvaient se construire des villas. Nous ignorons encore le rôle des services de l’urbanisme.
Attendons la suite car d’autres terrains à risque ont été également attribués et construits en désordre tels que les terres en bas de l’Avenue du Large, au bord du Lac Tanganyika ou encore à Carama.-
C’ est très domage car le gouvernement burundais n’ est plus en mesure de finnancer de tel travaux . Les caisses sont vides!