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Les restes de Ntare V introuvables : le gouvernement promet la poursuite des recherches

05/05/2013 Commentaires fermés sur Les restes de Ntare V introuvables : le gouvernement promet la poursuite des recherches

Les experts belges viennent de passer une semaine à la recherche des restes de Charles Ndizeye, en vain. Le gouvernement burundais s’engage à poursuivre les travaux avec les éléments de la police nationale formés par les experts.

<doc3617|left>Après une semaine des travaux de creuser pour retrouver les restes de Ntare V, les experts belges sont retournés à Bujumbura ce mardi, 10 avril, sans rien trouver. Arrivés dimanche 1er avril, une partie de ces techniciens s’est dirigée lundi à Gitega. Deux sites, un à Tankoma, un autre au 3ème bataillon commando de Gitega étaient déjà identifiés. Les travaux ont commencé mardi matin sur la colline Tankoma, commune et province Gitega. Ce site est situé sur la route Gitega-Rutana-Ruyigi. Sous l’œil vigilant des experts, 15 ouvriers se sont activés toute la journée à creuser dans un espace clôturé de 12 mètres sur 12. Dans l’après-midi, l’effectif des ouvriers a été doublé parce que le travail était fatigant.

Des experts de la police fédérale belge et de la police nationale étaient présents sur les lieux. Une équipe de journalistes belges a accompagné les chercheurs pour monter un documentaire. Mercredi, les travaux se sont poursuivis sur la même colline, deux autres sites à proximité du premier ont été identifiés. Ils n’ont retrouvé que des restes des enfants et d’une femme. D’aucuns ont indiqué qu’il y avait un cimetière et un site des déplacés sur cette colline. Après plusieurs témoignages, les chercheurs ont eu la permission d’aller fouiller au 3ème bataillon commando de Gitega et à la prison de Gitega mais sans succès. Présente sur les lieux, Patricia Vanderlinden, inspectrice principale de la police fédérale a expliqué que l’équipe technique a délimité l’espace de Tankoma grâce à plusieurs témoignages qui se recoupent : « Cela nous a alors permis de localiser où serait enterré le roi Ntare V. » Quant aux résultats, elle se voulait rassurante même si le travail s’effectue 40 ans après: « Nous espérons que nous allons retrouver des ossements. Nous sommes optimistes sinon nous ne serions pas venus ici.» Pourtant, ils n’ont rien trouvé.

<doc3616|right>De témoignages irrécusables ?

Plusieurs témoins se sont succédé, chacun affirmant être capable d’identifier où le dernier monarque burundais a été enterré. Emmanuel Sinzobahorana, par exemple, a affirmé que le roi a été enterré sur la colline Tankoma. Ce sexagénaire de la colline Nyakibingo a révélé aux experts qu’il était parmi ceux qui l’ont enterré : « J’étais incarcéré à la prison de Gitega. Les militaires du 3ème bataillon commando nous ont alors intimé l’ordre d’enterrer Sa majesté à Tankoma en nous exigeant de ne rien révéler. »

Les experts ont tenu compte de son témoignage, mais ils n’ont rien trouvé dans l’espace montré. D’autres ont parlé du camp militaire, de la prison. Cependant, rien n’a été obtenu dans tous ces sites. Certaines personnes s’interrogent sur la véracité de ces témoignages. Elles pensent que c’est un mensonge, en espérant recevoir un peu d’argent de la part des experts. D’autres estiment qu’il ne sera pas facile de retrouver les restes du dernier monarque burundais car il aurait été déterré et enterré à trois reprises. En outre, certaines sources ont précisé que des restes d’une personne ont été retrouvés lors de la construction de la route Gitega-Rutana (aux environs des trois sites de Tankoma déjà identifiés).

Des échantillons prélevés sur Baramparaye

La tombe de la reine Baramparaye a été ouverte vendredi dernier, dans l’avant-midi sur la colline Bwoga. Le personnel de la société Berco a effectué cette activité sous une pluie fine. Anza Gilissen et Jean Jacques Cassimana, deux spécialistes belges en ADN ont prélevé certains éléments qu’ils vont conserver dans des laboratoires spécialisés, en attendant de retrouver les restes de son fils pour comparaison. Ce travail a été fait en l’absence des autorités administratives de Gitega et de la famille royale.
Baramparaye, épouse du Roi Mwambutsa IV et mère du roi Ntare V est née en 1927. Elle est morte le 11 février 2007.

<doc3618|left>« Nous sommes fiers »

Pour Jean Jacques Nyenimigabo, ministre de la Jeunesse et des Sports, c’est un sentiment de satisfaction : « Certains pourraient dire que c’est un échec, mais c’est faux.» Il précise que les experts ont pu prélever des échantillons sur la reine Baramparaye et sur la princesse Rose Paula Iribagiza. Il promet de poursuivre les recherches: « Elles seront faites par les éléments de la police nationale formés par les experts belges. » Le ministre Nyenimigabo se veut toujours rassurant : « Nous espérons arriver aux résultats escomptés. » Il remercie l’équipe des experts qui a passé une semaine sur le terrain, en travaillant sous le soleil accablant. Jean Jacques Nyenimigabo déclare que ce travail va continuer jusqu’à retrouver les restes du dernier monarque burundais.

Jean Jacques Cassiman, expert dans l’extraction de l’ADN se veut confiant : « Notre travail a suscité une réaction positive de la population. Plusieurs témoins se sont succédé et cela montre qu’on va finalement retrouver Ntare V. » Il promet de retourner directement au Burundi si on trouve les restes du roi ou d’intervenir directement via l’internet.

<doc3619|left>« Ce travail nous a servi de leçon »

Joseph Smets, ambassadeur du Royaume de Belgique au Burundi, salue le travail déjà réalisé par les experts. Néanmoins, il reconnaît qu’il y a un travail à faire sur la cartographie parce que les témoins ne parvenaient pas à désigner avec exactitude le site. L’ambassadeur affirme que c’est également une leçon pour les chercheurs : « Il faut un appui professionnel des historiens de l’Université et des étudiants pour savoir comment interroger les témoins. » Pour Joseph Smets, cela permettra de mener des enquêtes professionnelles. Il indique aussi que ce travail a permis d’enlever le tabou : « Les gens ont témoigné sans crainte et d’autres sont toujours prêts à le faire. » Il rappelle que l’ambassade reste disponible pour aider dans ce travail.

Satisfaction de la part de la famille royale

Hélménegilde Ryanyeninka, membre de la famille royale salue le travail effectué par les experts. Il remercie le gouvernement burundais pour avoir promis de poursuivre les travaux. Hélménegilde Ryanyeninka invite toute personne ayant une information sur la mort de Charles Ndizeye à venir témoigner : « Nous n’avons pas besoin d’identifier les auteurs ou de les punir. C’est tout simplement un travail visant la réconciliation nationale. » M.Ryanyeninka indique que le souhait de la famille royale est que Charles Ndizeye soit enterré dignement.

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