Le conseil communal de Bubanza et les gestionnaires de la ferme de Randa sont à couteaux tirés. Selon le directeur général adjoint de la SER (Société Mixte pour l’Exploitation de la Ferme de Randa), le conseil communal de Bubanza veut s’approprier la ferme. Allégations réfutées par le président de ce conseil.
Ferme de Randa, Zone Mitakataka, province Bubanza. Un terrain cultivable de 547 hectares et 38 hectares abritant les infrastructures. La population de Randa et des environs louent ces hectares pour la culture du riz. Plus de 1500 cultivateurs occupent ces terres. Un hectare est loué à 240.000 Fbu par an selon le directeur général adjoint de la Ferme, Daniel Simbaruhije. Plus de 350 millions Fbu de recettes chaque année précise Anselme Nyandwi, président du conseil communal de Bubanza. Alors que le directeur général adjoint de la Ferme parle d’à peu près 60 millions Fbu pour la ferme de Randa. Une vive tension règne entre la commune de Bubanza et les responsables de cette ferme. Tout commence par une décision du conseil communal de Bubanza prise le 6 juillet 2011. Le conseil a décidé que tous les riziculteurs, les locataires des maisons de la ferme doivent impérativement passer à la comptabilité communal pour verser les frais de location faute de quoi ils seront privés de ces avantages. Notamment la location des terres et des maisons d’habitions de la ferme. Ce n’est pas la première fois que la commune tente d’extorquer de l’argent à la ferme. « En 2011, la commune a perçu illégalement les frais de location des terres destinés à la ferme de Randa. Environ 15 millions Fbu. » déclare Daniel Simbaruhije. Selon Anselme Nyandwi, la commune a collecté cet argent pour récupérer les taxes communales que la ferme de Randa doit à la commune depuis 1996. Propos démentis par le directeur général adjoint de la ferme. Selon lui, la ferme de Randa paie chaque année les taxes communales fixées par la loi. C’est-à-dire 5 mille Fbu par hectare.
La décision du conseil communal a été décriée par le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, Odette Kayitesi, ainsi que le gouverneur de la province Bubanza, Jacques Kenese. Ces deux autorités estiment que le conseil communal de Bubanza n’a pas la compétence de prendre une telle décision étant donné que la ferme de Randa est entre les mains des propriétaires d’actions. Dans sa correspondance du 5 Août 2011, le gouverneur Jacques Kenese a ordonné la remise de l’argent à la ferme de Randa. Chose qui n’a pas été faite jusqu’à maintenant.
« La gestion de la ferme de Randa est opaque »
Selon Anselme Nyandwi, la gestion de la ferme n’est pas transparente. La commune de Bubanza n’a jamais été informée sur la provenance et la gestion des recettes de la ferme . » La commune n’est ni propriétaire, ni un organe de gestion de la ferme de Randa », rétorque Daniel Simbaruhije. Pour lui, la commune de Bubanza n’a pas la prérogative de s’ingérer dans les affaires de la ferme car cette dernière est une société d’économie mixte de droit privé. Elle est régie par la loi no1/002 du o6 mars 1996 portant sur le code des sociétés publiques, para publiques et des sociétés privées. Signalons que les propriétaires de la Ferme de Randa sont : l’Etat du Burundi (35%), la Corporation de coopération internationale économique et technique de CHONQUING CHINE (37%), ECOBANK (ancienne SBF) (22%), la SOCABU (5.7%) et un particulier du nom de Domitien Singoye (0,3%).