Les Services Techniques Municipaux (Setemu) ne fonctionnent plus. A leur place, des associations ramassent les ordures ménagères dans les quartiers de Bujumbura. Mais mal payées, avec des frais de fonctionnement énormes et une décharge publique difficile d’accès, elles risquent, elles aussi, de fermer.
En circulant dans les quartiers de Bujumbura, on remarque sur les portails des maisons des autocollants d’associations qui se chargent d’enlever les immondices ménagères. Une fois ou deux par semaine, dès la signature du contrat avec ses associations, elles dépêchent leurs services pour ramasser ces ordures domestiques. Il est fréquent de voir dans les rues des camions lourdement chargés s’arrêter après des maisons. Léonard Nahimana, un des abonnés explique : « Depuis que les Setemu ne viennent plus, nous avions été obligés de creuser des trous dans nos parcelles pour y enfouir les ordures et cela causait beaucoup de saleté. Quand l’association AJL (Association jeunesse lumière) est venue nous voir, nous avons tout de suite accepté car elle proposait un bon service et à bas prix.» Mais ces nouvelles associations sont déjà à bout de souffle. En plus des frais de fonctionnement, provenant d’abonnements souvent irréguliers, elles doivent payer les frais de location de la décharge publique où elles jettent les ordures récupérées. A la Solidarité pour un avenir meilleur (SAM), travaillant depuis une année dans la commune Kanyosha, une employée déclare que leurs 700 abonnés paient au compte-goutte. Cette association travaille toujours dans la crainte de fermer à cause des dépenses excessives. Un avenir incertain « Malgré ces irrégularités de paiement, nous devons payer les 14 ouvriers qui ramassent les ordures et réparer le camion de transport qui tombe souvent en panne à cause de l’excès du poids de ces immondices. Sans aucune aide, nous risquons de fermer bientôt, » précise l’employée. Il en est de même pour l’association GETRAN (Général des travaux de nettoyage) qui couvre les quartiers Kibenga, Kinindo, Carama, Rohero, et Gasenyi. Le principal problème qu’elle rencontre est impraticabilité de la place de décharge de Buterere malgré les frais qu’elle paie chaque mois à la SETEMU : « Nos camions s’embourbent tout le temps à cause de la montagne d’ordures qui débordent jusqu’aux chemins par lesquels nous passons,» se plaint Micheline Irakoze, coordinatrice des travaux à GETRAN.
Les Setemu rassurent…
Côté Setemu, le directeur général, M. Paul Mpawenimana, tranquillise. Il déclare que, dans deux semaines environ, les Setemu auront à leur disposition un bulldozer chargé de diminuer la quantité d’ordures sur les décharges publiques. Ce bulldozer s’ajoutera à un don Japonais d’engins d’une valeur de 4 milliards de FBU, continue-t-il. « Ce don servira à redémarrer nos activités. En outre, un projet de partenariat avec une société hollandaise de recyclage est en cours », poursuit M. Mpawenimana. Il rassure que cela permettra de recycler les ordures qui s’amassent dans les décharges et la population pourra bénéficier ainsi des produits recyclés. Le directeur des Setemu promet également, aux différentes associations de ramassage d’ordures, qu’une aide en matériel nécessaire à leur travail (brouettes, pelles, salopettes, gants,…) leur sera octroyée prochainement, grâce à la Banque Africaine de développement (BAD).