Ils sont pour la plupart réunis au sein du Coprodac (Collectif des producteurs pour le développement de l’audiovisuel et du cinéma au Burundi). Ils échangent depuis ce lundi 17 décembre 2012 sur le cadre légal et règlementaire en matière de production audiovisuelle au Burundi.
<doc6463|left>Au niveau légal, la réalisation d’un film est régie par la loi sur la presse, sous analyse à l’Assemblée nationale pour adoption. Ces réalisateurs et producteurs de films appellent les députés à retirer toutes les dispositions en rapport avec le cinéma contenues dans cette loi régissant la presse au Burundi afin de les étudier à part, dans un autre projet de loi spécifique au septième art. Parmi les clauses qui dérangent ces réalisateurs, il y a notamment l’article 35.
Il stipule que « la réalisation d’un film sur le territoire du Burundi est soumise à une autorisation préalable du Conseil national de la Communication (CNC) moyennant les conditions suivantes : la présentation du ou des réalisateurs ainsi que les références de la maison de production ; la remise du scénario complet du film ainsi que son objectif ; la présentation de la carte professionnelle de cinéaste dont la validité est en cours pendant la durée du tournage ; la description du matériel technique de tournage et du format du matériel de projection ».
Ce n’est pas tout comme dispositions qui agacent ces réalisateurs : il y a une sorte de redevance oscillant entre 300 et 600 $ décidée par le CNC et demandée à tout réalisateur comme préalable au tournage. « Je suis peiné par les plaintes des réalisateurs obligés par le CNC de verser cette somme avant la réalisation de leurs films », s’indigne Simon Kururu, président du Coprodac.
<doc6462|left>« Il n’est dit nulle part dit que le CNC doit chercher des fonds propres pour son autofinancement parce que cet organe est complètement subventionné par l’Etat. Il n’y a pas de base légale de cette demande de fonds aux producteurs de cinémas », fait remarquer Me Gérard Ntahe, consultant et spécialiste du droit de la presse.
Selon lui, ce n’est qu’au Burundi que le cinéma est régi par une loi sur la presse, ailleurs le cinéma est un secteur à part. « Le cinéma n’a pas de place dans une loi sur la presse », souligne-t-il. « Le cinéma appartient au monde de l’industrie culturelle et non de la presse », renchérit Léonce Ngabo, président du Festicab (Festival International du Cinéma et de l’Audio Visuel du Burundi).
Appuyant ces propos le coordonnateur du Pacam (un projet d’appui aux médias), Robert Minangoy, précise que « le cinéma est un art comme la peinture ou la musique ».
Pour Simon Kururu, président du Coprodac, le cinéma devrait être du ressort du ministère de la Jeunesse, du sport et de la Culture. Le ministre Jean-Jacques Nyenimigabo, était d’ailleurs invité à ces échanges sur le cadre légal et règlementaire en matière de production audiovisuelle au Burundi. Il est appelé par ces réalisateurs d’être leur ambassadeur auprès des députés.