A l’occasion de la célébration de la journée mondiale de la radio ce 11 février, l’association burundaise des radiodiffuseurs (ABR) a fait remarquer que la santé financière des radios reste un problème à relever. La ministre chargée des médias appelle au financement du fond d’appui aux médias.
Pour le représentant légal de l’ABR, Onésime Harubuntu, le nombre des radios émettant au Burundi s’accroît rapidement, ce qui fait que le besoin financier devient énorme. Néanmoins, il espère que la presse burundaise profitera financièrement de la levée des sanctions de l’Union européenne contre le Burundi.
Selon lui, le défi financier fait que certaines radios ne parviennent pas à couvrir tout le territoire national : « Les radios locales sont moins écoutées dans les provinces de Kirundo, Ngozi et Muyinga où il y a une interférence des radios des pays voisins. La population dans ces provinces capte plus les radios rwandaises ou tanzaniennes que les radios burundaises ».
Il fait savoir que l’Agence de régulation et contrôle des télécommunications (ARCT) est au courant de ce problème : « Il faut que les radios renforcent la puissance de leurs émetteurs en passant de 500 jusqu’à 2.000 watts pour parvenir à émettre dans tout le pays ».
Le représentant légal de l’ABR appelle le gouvernement et les autres partenaires financiers à soutenir les radios pour qu’ils puissent couvrir tout le pays. Et de les implorer d’augmenter les financements pour le fond d’appui aux médias.
Selon Nestor Nkurunziza, chef de mission de La Benevolencija, le problème financier peut aussi affecter le travail des journalistes : « Le nombre des journalistes va crescendo alors que les radios n’ont pas de moyens. Certains journalistes ne sont pas payés, d’autres sont moins payés, ce qui fait qu’ils peuvent être facilement corrompus ou manipulés par leurs sources de l’information ».
Ainsi, d’après lui, les radios perdent progressivement leurs journalistes expérimentés : « Ils sont souvent recrutés par les organisations non-gouvernementales où ils sont mieux payés ».
« Le gouvernement s’est engagé à soutenir les médias notamment en organisant des cadres de renforcement des capacités et la mise en place d’un fond d’appui aux médias », indique Léocadie Ndacayisaba, ministre de la Communication, des Technologies de l’Information et des Médias.
Pour elle, le gouvernement ne peut pas à lui seul répondre à tous les problèmes que connaissent les médias. Et de lancer un appel vibrant à tous les partenaires financiers à soutenir le gouvernement du Burundi afin de financer suffisamment le fond d’appui aux médias.
Le cas du FSER en France est très intéressant.
« Le Fonds de soutien à l’expression radiophonique (FSER) est une aide financière destinée aux radios hertziennes françaises éditées par une association et accomplissant une mission de communication sociale de proximité lorsque leurs ressources commerciales sont inférieures à 20 % de leur chiffre d’affaires total…
L’aide à l’équipement
Mise en place en 1998, cette aide a pour but de contribuer au financement de l’équipement et du renouvellement du matériel radiophonique des radios éligibles au FSER. La commission finance ces investissements à hauteur de 50 % pour un montant d’aide plafonné à 18 000 euros par période de cinq ans… »
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fonds_de_soutien_%C3%A0_l'expression_radiophonique
Radio privée = initiative privée pour l’intérêt public.
Equation toujours difficile à résoudre. Cependant des solutions existent : choisir la ligne maîtresse des émissions (informations économiques, sociales,…) et chercher des partenaires bailleurs.
Attention : il ne faut pas que les mêmes groupes concentrent les moyens d’information dans leur main. Du choc des idées jaillira la lumière.