«L’état des droits de l’Homme au Burundi n’autorise pas de le qualifier de pays abattoir. La situation est normale à part des cas de criminalité à mobiles multiples et isolés sous investigation».
Telle est la déclaration de Jean de Dieu Mutabazi, président de l’Observatoire pour la prévention et l’éradication du génocide, des crimes de guerre et autres crimes contre l’humanité. C’était ce mercredi 28 février lors d’une conférence de presse.
Il intervient à la suite des propos de Zeid Ra’ad Al Hussein, Haut-commissaire au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, qualifiés par Bujumbura d’allégations mensongères. Il a déclaré que le Burundi est un «abattoir d’êtres humains», comme la Syrie, le Yémen et la RDC.
Pour Jean de Dieu Mutabazi, de tels propos sont contreproductifs. Ils sont de nature à perturber la sérénité qui prévaut au pays. «Il s’agit des accusations gratuites».
M. Mutabazi demande au Secrétaire général des Nations unies d’exiger de son commissaire le retrait de ses propos. «L’instruire de revenir sur ses propos et de cesser son acharnement contre le Burundi». Il insiste sur l’importance de cultiver la paix : «La violence tue et détruit, la paix édifie et développe».
Pour Léonce Ngendakumana, vice-président du parti Frodebu, les violations des droits de l’Homme sont une réalité au Burundi. Il dénonce des «assassinats, des disparitions, des emprisonnements, etc». En outre, il évoque la régression de la liberté d’expression : «les Burundais ont peur d’exprimer leurs opinions».
M. Ngendakumana ne s’étonne pas que les autorités balaient du revers de la main les accusations du Haut-commissaire au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU. «Même quand la situation empire, l’Etat ne le reconnaît jamais. Il ne peut pas l’accepter alors qu’il en est responsable». Il craint que la situation ne s’aggrave avec le référendum prévu au mois de mai.
Ra’s Al Ghul
Des milliers d’enlèvements, disparitions forcées et assasinats ciblés depuis avril 2015. On pourrait les citer un à un mais ces gars là nous servent des bobards. Tout ce monde là s’est suicidé qoui? Tous ces milliers de peronnes qui fuient le Burundi le font pour s’amuser aussi. Soyons sérieux. Le jour où la justice se remettra à fonctionner, et j’espère que c’est bientôt, la vérité se saura. J’aimerais bien, ce jour là réecouter les Mutabazi et autres Jacques Bigirimana (by the way on ne l’entend plus) et autres dizaines de portes-paroles du pouvoir témoigner.
Si le Président de l’observatoire de prévention contre les crimes de génocide et crimes graves se borne à nous servir le discours mielleux du gouvernement, nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge. Car prévenir c’est prendre au sérieux tout indice, tout rapport et toute information faisant état d’exécution ou de préparation de crimes graves. Le rapport du Commissaire des Nations-Unies est une matière brute que Mutabazi devrait d’abord étudier avant de tirer rapidement des conclusions. Mutabazi devrait aussi s’intéresser aux discours internes qui promettent d’envoyer directement au ciel toutes les personnes qui oseront franchir « la ligne rouge », comprenez toute opposition aux idées du parti au pouvoir. Mutabazi devrait s’interroger si on peut expédier quelqu’un au ciel sans le faire passer par la case abattoir. Mais ce genre de discours laisse de marbre notre cher Observatoire. C’est plus confortable de s’insurger contre les discours des autres.
Bonjour
Je ne comprends pas que vous puissiez cautionner des propos aussi absurdes que ceux de Mr Zeid Ra’ad Al Hussein qui met le Burundi au même niveau que la Syrie et le Yemen où la population croule sous les bombes.
Que pouvait-on attendre des personnalites recrutes par le regime responsable de crimes contre l’humanite. Dans un pays normal, on confie ces postes graves a des personnalites d’une integrite morale, intellectuelle et humaine hors pair. Des Mgr Desmond Tutu, Mgrs Monsengwo en RDC ou Da Souza au Benin. Jamais a des quidams sans aucune profondeur.