La récente élection présidentielle, en France, a été commentée sous toutes les coutures. Pour une large opinion, l’élection a été gagnée difficilement par le socialiste, François Hollande, face au sortant, Nicolas Sarkozy.
Le premier à planter le décor parmi les invités a été Robert Minangoy, un ressortissant français, qui coordonne le plan d’aide aux médias(PACAM) au Burundi. D’après lui, la campagne a été très tendue et rude.
Concernant les attentes vis-à-vis du nouveau président, l’orateur a encore estimé que les défis pour François Hollande sont énormes et sur tous les plans, aussi bien au niveau national qu’international. Il y a d’abord l’héritage socio-économique qui est lourd par ces temps de crise financière mondiale.
Au niveau du continent africain, force est de constater que la campagne électorale n’a pas donner beaucoup d’importance au débat sur les relations nouvelles entre la France et cette partie du monde. Robert Minangoy a, cependant, relevé qu’il y a un engouement chez les africains pour Hollande, contrairement à son prédécesseur dont le discours de Dakar a heurté les consciences des africains.
Esdras Ndikumana, correspondant de Radio France Internationale(RFI) et de l’Agence France Presse(AFP) au Burundi, déclare : « La principale question qui vaille la peine d’être posée, au lendemain de l’élection présidentielle en France, est celle de savoir si la gauche compte réellement renouer avec sa politique généreuse et coopérative envers l’Afrique par les temps qui courent. » Si tel n’était pas le cas, ajoute-t-il, on pourra se consoler du fait que le monde est en train de devenir multipolaire, et se tourner vers les pays émergeants. L’autre aspect marquant de cette présidentielle, c’est la confrontation d’idées qu’il y a eu. Le jour du débat présidentiel, les rues de Bujumbura étaient vides.
Antoine Kaburahe, directeur du groupe de presse Iwacu, estime que le nouveau président hérite d’une situation très difficile même si ce n’est pas comme en Grèce. Selon M. Kaburahe, François Hollande risque de n’avoir pas d’état de grâce. Quant aux relations avec l’Afrique, on aura remarqué, de manière générale, qu’aucun des candidats n’a parlé de coopération particulière avec cette partie du monde. Il considère que s’il y a des coupes budgétaires dans l’aide au développement pour le continent africain, il y aura probablement plus d’immigrés. Au niveau de l’aide à la coopération, on remarque, déjà, que l’Europe est en train de glisser à droite, en privilégiant avant tout ses citoyens. C’est cela le nationalisme. Dans le cas du Burundi, l’image que l’on est en train de donner du pays peut conduire à des décisions encore plus défavorables de la part des partenaires étrangers.
Le vice-président du Conseil National de la Communication (CNC), Adolphe Manirakiza, a estimé que la maturité politique des Français devrait inspirer toute l’Afrique. Afin que, demain ou après demain, nous sachions aussi respecter le verdict des urnes.