Les professionnels des médias qui ont participé à l’émission hebdomadaire Club de la presse, n° 60, ont proposé l’institutionnalisation d’un prix destiné à récompenser le meilleur journaliste de l’année au Burundi.
La proposition faisait suite aux prix qui ont été décernés par le chef de l’Etat burundais, Pierre Nkurunziza, le 1 Mai 2012, à quelques journalistes de la radiotélévision nationale du Burundi(RTNB). Leur mérite est d’avoir continué à travailler durant la longue période de grève inédite à la RTNB, en 2010. Lors du débat, Eric Manirakiza, directeur de la radio publique africaine(RPA), a sorti l’idée d’institutionnaliser un grand prix destiné à récompenser le meilleur journaliste de l’année au Burundi. Ce qui demanderait la mise sur pied d’un jury consensuel qui se chargerait de décerner le prix sur la base de critères précis, dont le mérite. C’est la meilleure façon de couper court aux spéculations et d’éviter des frustrations inutiles, a souligné, en substance, le patron de la RPA, avant d’ajouter qu’il fallait aller, dès à présent, plus loin dans la réflexion. Pour le reste, a-t-il poursuivi, le chef de l’Etat a ses propres raisons d’avoir pris l’initiative de primer les journalistes de la RTNB et la volonté de le faire est en soi positive, la question étant au niveau du « comment ». Le vice-président de l’Union Burundaise des Journalistes(UBJ), Jérôme Ndikuriyo, de son côté, a estimé que le président de la République a le droit de primer qui il veut. Seulement, s’est-il interrogé, n’y a-t-il pas d’inquiétude à primer cinq journalistes sur une trentaine qui ont refusé de se mettre en grève? Ceux qui n’ont pas été primés peuvent y voir une espèce de sanction morale. Sinon, on ne doit pas perdre de vue que les journalistes ont le droit d’être syndiqués et de grever. Didier Bukuru, du journal Iwacu, quant à lui, a trouvé qu’il y a un hic quand des journalistes sont primés pour avoir cassé une grève. S’agissant du principe de primer les bonnes actions, Didier Bukuru a trouvé qu’il fallait l’étendre et donner la chance à tous les médias.
