Samedi 23 novembre 2024

Archives

Les professionnels des médias dénoncent la censure dans l’audiovisuel

05/05/2013 Commentaires fermés sur Les professionnels des médias dénoncent la censure dans l’audiovisuel

Les professionnels des médias se sont insurgés contre l’interdiction de projeter un court métrage, {« Le sixième commandement »} d’un groupe d’amateurs suite au refus d’autorisation par le conseil national de la communication(CNC), qui n’aurait pas à temps le scénario du film pour juger si le contenu ne présentait pas de danger pour le public.

Face à cet argument, Simon Kururu, l’un des encadreurs et connaisseurs, le film est inspiré des comportements de certains religieux : " Il y a des arnaqueurs et des violeurs parmi eux. D’où l’idée de ce film qui est en fait une satire. Quant au titre, il ne faut pas le confondre avec le 6 ème commandement biblique. Les confessions religieuses devraient d’ailleurs soutenir le film qui peut pousser au changement de comportement. Surtout quand on sait qu’il y a des loups dans la bergerie. " S’agissant de la demande de tournage, " elle a été introduite le 10 septembre 2012 et ce n’est que le 18 du mois que la réponse est tombée. Le CNC nous a accusés d’avoir tourné avant de demander l’autorisation. La question est maintenant de savoir si réellement le CNC visionne tous les films qui sont tournés à Bujumbura. Dans tous les cas, ce refus de tourner décourage à la fois les réalisateurs et leurs partenaires. Le CNC a pris des décisions sur la base de rumeurs. Je suis d’accord qu’il y ait un droit de regard pour protéger la population. Mais il faut traiter les partenaires avec une certaine délicatesse. Le CNC devrait communiquer avec ses partenaires au lieu de prendre des sanctions sans avoir dialogué avec les premiers concernés."

Justine Bitagoye, une journaliste à la radiotélévision nationale du Burundi et réalisatrice de films, a, elle aussi, regretté le refus de tourner. Cela est d’autant plus regrettable que le septième art commençait à progresser au Burundi. Et voilà qu’on se heurte au CNC. Pourtant, le cinéma est un moyen de communication comme les autres : " D’un autre côté, on sait que le CNC n’a pas de spécialistes du cinéma. Or, n’importe qui ne peut pas lire correctement et comprendre un scénario. Il y a des techniques de décodage. Nous savons aussi que l’objectif de la censure, c’est de protéger les mœurs. Avant, il y avait d’ailleurs une commission de censure des cinémas. Dans le cas précis, {Le sixième commandement} est un film d’une très bonne qualité d’image et de son qui ne comporte aucune scène obscène. Et puis, à quoi sert de censurer par les temps qui courent ? Il y a aujourd’hui beaucoup de moyens de contourner la censure et c’est ce que les gens risquent de faire si le CNC persiste dans cette voie."

De l’avis d’Innocent Muhozi, directeur général de la Radiotélévision Renaissance, " les courts métrages sont dans la ligne de mire des fossoyeurs des libertés. Les arguments du CNC ne sont pas crédibles. Ces institutions n’ont de légitimité que si elles respectent les libertés publiques. C’est ridicule de censurer un simple document de stage. " Alors que le scénario était de 12 minutes, M. Muhozi estime " qu’on est passé maître dans l’art de fabriquer des problèmes au Burundi. Il y a tellement de problèmes artificiels au quotidien dans ce pays. Il faut un esprit global nouveau pour que les choses aillent mieux qu’hier. "

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Question à un million

Quelle est cette personne aux airs minables, mal habillée, toujours en tongs, les fameux ’’Kambambili-Umoja ’’ ou en crocs, les célèbres ’’Yebo-Yebo’’, mais respectée dans nos quartiers par tous les fonctionnaires ? Quand d’aventure, ces dignes serviteurs de l’Etat, d’un (…)

Online Users

Total 1 771 users online