Les prochaines élections présidentielles au Kenya ont donné lieu à un débat nourri entre les invités de l’émission «Club de la presse » qui donne la parole aux professionnels de l’information pour décortiquer l’actualité brûlante au Burundi et à l’étranger mais aussi pour parler de leur métier.
Concernant la présidentielle kényane, huit candidats se sont déjà retrouvés sur des plateaux télévisés pour présenter leurs projets de société. Les mêmes candidats ont déjà signé un acte d’engagement à reconnaître la victoire et la défaite. Le geste n’est pas superflu pour qui se souvient des violences postélectorales de 2007 au pays de Jomo Kenyatta. Les préparatifs du scrutin présidentiel sont d’ailleurs très suivis par la communauté internationale.
Les journalistes burundais suivent également avec intérêt cette veille électorale et pour Prime Mugabonihera, de la radio-télévision nationale du Burundi (RTNB), la réédition des violences postélectorales n’est pas à écarter du fait de l’impunité qui perdure depuis. L’autre source de crainte est que la société kényane est tribaliste. Un Kényan se définit par son appartenance ethnique. « Cependant, après le récent débat télévisé, j’ai senti une certaine maturité chez les protagonistes politiques kényans. Ils ont débattu des idées et des programmes. Il faudra surveiller le moment de la proclamation des résultats dans ce pays de plus de 42 groupes ethniques » a expliqué le journaliste de la RTNB.
De l’avis d’Eric Manirakiza, directeur de la radio publique africaine (RPA), le débat présidentiel était destiné à un public international. Pour le reste, ce sont les mêmes politiciens qu’hier qui vont briguer les suffrages du peuple kényan. Sans oublier le tribalisme qui est un facteur non négligeable. Si les élections se déroulent dans la paix et le calme, c’est la sous-région entière qui en profitera.
Quant à Marie Claire Ndikumana, vice-présidente de l’union burundaise des journalistes(UBJ), elle espère que les Kényans vont tirer les leçons des élections précédentes. Selon elle, le débat ne suffit pas pour rendre paisibles les prochaines élections. Le comportement de la presse kényane est également à surveiller de près. Là-bas, comme ailleurs, le rôle de la presse, pendant les élections, est d’informer. Rien qu’informer. Et de conclure que la presse est la clé des élections paisibles.