Les détenues de la province Mwaro étaient emprisonnés dans un container de 2,5 sur 4 m où la chaleur et le froid s’alternaient. Il y a deux semaines, ils ont été déplacés vers Gihinga, plus spacieux et … désertique.
Conclusion finale : "Vaut mieux les sinistres geôles de Murembwe à Rumonge que d’être interné à Mwaro."
Il y a eu d’abord le container dans lequel étaient enfermés tous les détenus de sexe masculin. Témoignage d’Anatole, qui y a séjourné plus de deux mois et qui n’en revient toujours pas : "25 personnes serrées les unes contre les autres, l’enfer durant la journée avec le soleil, des évanouissements récurrents, et le soir, la situation s’inverse brutalement : malheur à celui qui n’avait pas de deux ou trois couvertures."
Les conditions durèrent jusqu’à ce que le propriétaire de la parcelle fasse savoir qu’il voulait désormais rentabiliser sa parcelle et son container.
Alors, quand les locataires du container ont appris la décision de leur transfert vers Gihinga, ce fut le soulagement, avant de se retrouver en face d’un autre problème : les hauteurs de l’ancien camp de réfugies congolais sont désertiques. Là, l’ennemi des prisonniers ne sera plus ni l’espace ni la chaleur, mais plutôt la soif et les maladies des mains sales. Sans source d’eau à des kilomètres à la ronde, "il faut éviter de se salir et d’avoir envie de boire", rapporte des détenus, les observateurs des associations de droits de l’homme à Mwaro.
Sur la nouvelle adresse de détention, le procureur de la République à Mwaro parle de solution transitoire : "Que ce soit dans ce container où à Gihinga, nous sommes conscients que ces lieux ne sont pas conçus pour une prison. Mais c’est un moindre mal pour les prisonniers, que le container", regrette Willy Uwimana. Qui parle d’une "solution définitive étudiée à l’échelon supérieur", avant de pointer la priorité pour le moment : "Comment les détenus peuvent avoir de l’eau chaque jour ?"
Dans les hauteurs de Gihinga, on aimerait avoir la réponse tout de suite.