Jeudi 14 novembre 2024

Archives

Les prisonniers de Mwaro quittent enfin le container pour … le désert

05/05/2013 Commentaires fermés sur Les prisonniers de Mwaro quittent enfin le container pour … le désert

Les détenues de la province Mwaro étaient emprisonnés dans un container de 2,5 sur 4 m où la chaleur et le froid s’alternaient. Il y a deux semaines, ils ont été déplacés vers Gihinga, plus spacieux et … désertique.

Conclusion finale : "Vaut mieux les sinistres geôles de Murembwe à Rumonge que d’être interné à Mwaro."
Il y a eu d’abord le container dans lequel étaient enfermés tous les détenus de sexe masculin. Témoignage d’Anatole, qui y a séjourné plus de deux mois et qui n’en revient toujours pas : "25 personnes serrées les unes contre les autres, l’enfer durant la journée avec le soleil, des évanouissements récurrents, et le soir, la situation s’inverse brutalement : malheur à celui qui n’avait pas de deux ou trois couvertures."
Les conditions durèrent jusqu’à ce que le propriétaire de la parcelle fasse savoir qu’il voulait désormais rentabiliser sa parcelle et son container.

Alors, quand les locataires du container ont appris la décision de leur transfert vers Gihinga, ce fut le soulagement, avant de se retrouver en face d’un autre problème : les hauteurs de l’ancien camp de réfugies congolais sont désertiques. Là, l’ennemi des prisonniers ne sera plus ni l’espace ni la chaleur, mais plutôt la soif et les maladies des mains sales. Sans source d’eau à des kilomètres à la ronde, "il faut éviter de se salir et d’avoir envie de boire", rapporte des détenus, les observateurs des associations de droits de l’homme à Mwaro.

Sur la nouvelle adresse de détention, le procureur de la République à Mwaro parle de solution transitoire : "Que ce soit dans ce container où à Gihinga, nous sommes conscients que ces lieux ne sont pas conçus pour une prison. Mais c’est un moindre mal pour les prisonniers, que le container", regrette Willy Uwimana. Qui parle d’une "solution définitive étudiée à l’échelon supérieur", avant de pointer la priorité pour le moment : "Comment les détenus peuvent avoir de l’eau chaque jour ?"
Dans les hauteurs de Gihinga, on aimerait avoir la réponse tout de suite.

eau

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Respect des morts. A l’école du Mexique

« J’ai obéi à une loi, de ces lois que personne n’a écrites, qui existent on ne sait depuis quand et qui sont éternelles. Ces lois dictent aux êtres humains de traiter leurs semblables avec humanité et de ne pas (…)

Online Users

Total 1 809 users online