Dans le but de diminuer les incompréhensions entre les agents des forces de l’ordre et les sourds, l’ANSB (Association Nationale des Sourds du Burundi) opte pour l’enseignement de la langage des signes aux policiers.
<doc6326|left>Dans la salle, règne une bonne ambiance. Des hommes en uniforme imitent les gestes du professeur du jour, un sourd-muet de l’association ANSB. Ces hommes et femmes sont du ressort du commissariat provincial de Gitega. Traduit par son interprète, Israël Mungumwema, président de l’ANSB, il indique que cette formation servira à donner des notions élémentaires aux policiers pour la sécurité de la population. « Les sourds sont souvent incompris par leur entourage qui ne maîtrise pas leur langage et vice-versa. Leur sécurité n’est pas toujours garantie même en présence de la police », souligne-t-il. Il cite des cas où cette catégorie de personnes est maltraitée par les agents de la police nationale suite à une mauvaise interprétation de leurs gestes. Selon lui, les sourds muets sont souvent confrontés à de multiples difficultés dans leur vie de tous les jours. « Il arrive même qu’ils soient assimilés aux malfaiteurs ou aux fauteurs de troubles», déclare-t-il.
Satisfaction des policiers
Les policiers qui ont suivi cet apprentissage de la langue des sourds-muets ont beaucoup apprécié cette initiative de l’ANSB. Eric Girukwigomba est policier depuis plus de dix ans. Il regrette que ces notions élémentaires sur le langage des signes ne soient pas dispensées dans toutes les écoles.
L’ANSB affirme que tous ses efforts sont déployés pour atténuer le poids de l’ handicap qui pèse sur eux dans leur vie quotidienne. Dans les jours à venir, d’autres formations du genre sont prévues pour le personnel de différents ministères.