La discrimination est parmi les grands défis auxquels font les personnes en situation de handicap en milieu scolaire. C’est ce que ressort d’un atelier organisé par le Magazine Jimbere, ce lundi 18 septembre.
«Même si nous disons une éducation pour tous, il faudrait des mesures accompagnatrices pour que toute catégorie d’enfants scolarisables puissent avoir accès à l’éducation», affirme Gilbert Bizimungu, coordinateur du RCPHB (Réseau des Centres de personnes vivant un handicap au Burundi).
Au cours des échanges, une liste des priorités a été établie. L’objectifs est de pouvoir intégrer certains aspects dans le système éducatif pour le bien être de ces personnes en situation de handicap.
Daniel Ntiranyibagira, malvoyant, témoigne qu’à côte des discriminations familiales, les aveugles sont aussi discriminés en milieu scolaire. Selon lui, il s’est vu renvoyé par la direction de son école, raison invoqué, son handicap. «Les aveugles n’ont pas droit d’aller à l’école».
Moïse Nkengurutse, albinos, révèle que parmi les défis que lui et ces camarades rencontrent en milieu scolaire : «Nous avons un problème de vision et on n’hésite pas à nous placer dans les dernières rangées».
La peau, moins résistante aux rayons solaires, est un autre défi que les jeunes albinos font face. Les uniformes qu’ils sont obligés de porter, ne protègent pas bien leur peau de ces rayons.
Le RCPHB fait savoir que parmi les défis que ces personnes font face dans le milieu scolaire, il y a l’insuffisance de leur matériel didactique. Il souligne aussi le manque d’instituteurs compétents pour les enseigner.
«Autour de 1.400 élèves du post fondamental vivant avec un handicap, seuls trois ont pu atteindre le niveau de l’exetat», révèle Roland Rugero, directeur du Magazine Jimbere lors de cet atelier.
Les réalisations déjà faites
Ruben Karorero, chef de la cellule Education inclusive au ministère de l’Education annonce qu’un centre de référence d’éducation inclusive a été ouvert le 20 juin dernier à Gasenyi. Ce centre compte 5 élèves vivant avec un handicap pour l’année scolaire 2019-2020.
Nusura Hassan, directrice de l’Ecole Normale Supérieure, annonce qu’un département d’éducation spécialisée a été mis en place pour donner une formation sur les différentes méthodologies spécialisées y compris celle des personnes vivant avec un handicap.
Ce n’est pas tout en termes de défis, le matériel didactique comme le papier braille pour ces derniers coûte cher. Un plaidoyer : le chef de la cellule Education inclusive recommande au gouvernement d’exonérer ce type de matériel.