La pauvreté guettant leurs familles, d’autres abandonnées par leurs proches, certaines personnes âgées de plus de 60 ans ont pris la voie de la mendicité pour leur survie. A l’occasion de la journée mondiale contre la maltraitance des personnes âgées, ces dernières demandent que des structures spécialisées soient construites.
Agé de 80 ans, Bashishikara, originaire de la province de Gitega, mendie dans la ville de Bujumbura depuis 2005. “Je n’ai plus de terres pour cultiver. Le dernier lopin, je l’ai vendu en 2005 pour payer une facture de deux millions à l’hôpital », retrace-t-il. Son bras gauche venait d’être imputé à cause d’un accident de voiture.
Père de 11 enfants, cet octogénaire confie que ces derniers n’ont pas assez de moyens pour le prendre en charge lui et sa femme, âgée d’environ 60 ans. « Je n’ai aucune autre source de revenu à part ces 100 francs ou 50 francs qu’on me donne dans la rue. » Et d’ajouter que c’est avec cet argent même qu’il paie le loyer.
Jacqueline, 63 ans, vit dans les mêmes conditions que M. Bashishikara. Veuve suite au VIH Sida, elle confie qu’elle doit mendier pour trouver de quoi nourrir ses trois petits enfants. « J’ai commencé à mendier il y a plus de 20 ans. Je ne suis pas en mesure de nourrir mes petits-enfants si je ne mendie pas », révèle-t-elle.
Cette sexagénaire en appelle à la construction des centres d’accueil des personnes âgées en situation de rue. « Nos conditions de vie sont très lamentables. Que le gouvernement mette en place des centres de prises en charge des personnes âgées comme il en a fait pour les enfants en situation de rue ». Le souhait de Herman, 71 ans, qui affirme trouver de quoi mettre sous la dent en passant des journées à quémander dans les rues de Bujumbura.
Selon le dernier recensement général de la population et de l’habitat de 2008, les personnes âgées de plus de 60 ans étaient estimées à près de 4% de la population.