Les pécheurs et leurs patrons estiment qu’une contribution de 33 mille Fbu exigée à chaque pêcheur pour une assurance-vie n’est pas nécessaire. Ils soupçonnent une volonté de s’enrichir sur leur dos.
Les pêcheurs n’en reviennent pas. Déjà selon ceux de la petite plage de pêche dite « olympique » au quartier Nyabugete, zone Kanyosha, commune Muha en mairie de Bujumbura», la société d’assurance « Business insurance and reinsurance » (BIC) et une autre société dénommée Sipebu les obligent de payer une somme de 33 mille par an. Et ce, afin de bénéficier d’une assurance-vie. Par ailleurs, dimanche 30 août, la marine a saisi leurs batteries parce qu’ils n’avaient pas encore payé leur assurance-vie. Pour eux, cette assurance n’est pas nécessaire : «un pécheur c’est comme un soldat quand il meurt sur le champ de bataille, on l’enterre », a indiqué un jeune pécheur. D’après lui, une ou deux ans peuvent s’écoulent sans qu’un pêcheur ne meure dans le lac. « Dans ces deux ans, qu’est-ce que l’on fera de cette assurance ? », s’interrogent des pécheurs en colère. Ils qualifient de forcée cette cotisation. Les pécheurs soutiennent qu’elle devrait être payée par les patrons des pécheurs comme « ce ne sont pas les passagers qui qui paient l’assurance mais plutôt les propriétaires des voitures. » Pour eux, les sociétés BIC et Sipebu voient à travers les pécheurs une vache laitière.Et de s’interroger : «Nous dépendons du ministère de l’agriculture et de l’élevage. Pourquoi les agriculteurs et les éleveurs ne sont pas concernés ? » Recherche d’intérêt sans risque ? Selon Moïse Ntahomvukiye, patron de pêcheur, il s’est avéré que c’est la société Sipebu, l’assurance BIC et la Fédération des Pécheurs du Burundi dirigée par Gabriel Butoyi qui tiennent à ces cotisations de 33 mille Fbu. D’après lui, les patrons de pécheurs sont obligés aussi d’acheter un gilet de protection de 35 mille Fbu pour chaque pêcheur. Il souligne qu’une pirogue de pêche peut être occupée par entre 6 et 8 pécheurs. « Nous sommes plus de 5 mille pêcheurs dans le lac Tanganyika, de Kajaga à Kabonga. C’est une somme colossale qu’ils vont collecter sans risque. » Et Moïse Ntahomvukiye de demander avec insistance : « Nous connaissons la misère de nos pécheurs. Que ça soit nous qui payions l’assurance pour nos pirogues et nos pécheurs. » Déo Gracias Baranyikwa, responsable de la plage de pêche de Nyabugete a déjà payé l’assurance. Et il témoigne avoir compris « son avantage en cas d’accident ». Il demande aux responsables de BIC et de Sipebu de convaincre les d’autres pécheurs. Gabriel Butoyi, président de la fédération des pécheurs du Burundi, confirme que l’assurance BIC via la société SIPEBU et sa fédération a pensé de travailler dans ce secteur. Selon lui, des réunions d’explication ont été organisées à l’intention des pécheurs. Lors des réunions diverses, précise-t-il, ces préoccupations n’ont pas été soulevées. «Sur toutes les plages de pêche, ils ont salué le projet. Ils avaient demandé seulement que les cotisations soit revues à la baisse. » Il indique que tout début du projet est difficile : « Il y a ceux qui sont vite convaincus et ceux qui traînent les pieds». Ce projet d’assurance chez les pêcheurs du lac Tanganyika leur a été annoncé en juin 2020 à Rumonge. BIC et Sipebu promettaient de donner 2 millions BIF à la famille qui perdra un pêcheur dans le lac et 500 mille BIF quand il est blessé.