Du 26-27 juillet, Harry Verweij, ambassadeur des Pays-Bas, a visité Kayanza et Ngozi. Une façon de s’enquérir sur l’état d’avancement de différents projets financés.
‘‘Avant tout,rappeler à l’opinion burundaise que la Hollande reste engagée dans le développement socio-économique du Burundi’’, a indiqué l’ambassadeur. Une partie de la contribution néerlandaise au Burundi passe à travers
l’appui multilatéral. A hauteur de 37,5 millions de dollars américains par an, l’enveloppe globale allouée par les Pays-Bas au financement bilatéral de différents projets d’appui au Burundi, couvre trois domaines : la sécurité alimentaire, la santé reproductive et l’Etat de droit, en mettant un accent particulier sur l’investissement durable. Une autre contribution plus ou moins équivalente à ce montant passe à travers l’appui multilatéral.
La santé de la reproduction et encadrement des jeunes
L’appui bilatéral contribue grandement à changer la vie des burundaises et des burundais. En témoigne, par exemple, les différents projets montés en partenariat avec l’ONG Care à Mwendo, dans la province Kayanza pour l’autonomisation des jeunes et a un meilleur contrôle de leur sexualité. Dorénavant, les jeunes de cette localité sont plus enclins à la résilience. Grâce aux groupes de solidarité, ils ont monté de petits commerces. Ce qui leur permet de subvenir à leurs besoins quotidiens, d’élargir leur espace d’autonomie personnelle et de se projeter dans l’avenir. «Depuis, j’ai monté un commerce de samboussas et légumes. Et par-dessus de tout, subvenant facilement à mes besoins, je ne suis plus une cible des avances sexuelles malveillantes », témoigne Deborah Niyonkuru. Même cas de figure pour Chadrack Nininahazwe, motard. C’est avec une grande fierté qu’il explique qu’il a ouvert un cafétéria grâce au crédit octroyé par son groupe de solidarité.
Outre le volet économique, les Pays-Bas interviennent dans la santé reproductive. Une révolution, surtout pour les jeunes filles au revenu modeste dont l’hygiène intime est parfois mise à mal lors des menstruations. Avec ce financement, des ONGs locales incluant GLID, APFB, ABUBEF, soutiennent la fabrication de serviettes hygiéniques locales « Udupfasoni », réutilisables et à moindre coût. « Une avancée majeure vers plus de participation des jeunes pour discuter et résoudre leurs problèmes, en dépassant les tabous sexuels », s’est félicité Harry Verweij.
La promotion des chaînes de valeurs, la priorité
L’inclusion financière des producteurs agricoles figurant parmi ses préoccupations, la Hollande, par le biais des ONGs ICCO et IFDC, finance les regroupements d’agriculteurs pour améliorer la production, la conservation, la transformation et l’écoulement des produits agricoles. L’usine de production du vin de banane d’Imena, est l’exemple le plus illustratif. « Depuis sa création, il n’y a plus de surplus de production de bananes », affirme Adrien Sabukiza, responsable au sein de l’ICCO. Ceci, au grand bonheur des producteurs locaux qui ont vu leurs revenus doublés.
Evalué à 6,45 millions dollars américains, le budget alloué à l’investissement durable a des retombées palpables. Jadis petits agriculteurs, les simples multiplicateurs de semences regroupés dans de coopératives telles que les Imbazaguseruka de Muruta (Kayanza), ils sont devenus des entrepreneurs de renom à l’échelle nationale. « Depuis que nous travaillons avec ICCO, trouver des débouchés est pour nous tellement facile », apprécie Diomède Simenya, leur président.
A eux seuls, leur marché s’étend du nord au sud du pays. Une situation qui contribue également à l’amélioration de la situation de leurs ménages.
Le Royaume des Pays-Bas promeut le regroupement des producteurs à travers les G50, via l’ONG Auxfin. Cette approche favorise l’inclusion financière et sociale : ainsi 50 ménages peuvent facilement épargner, acheter de l’engrais ou d’autres intrants agricoles, et vendre leurs produits via leur structure solidaire. Dans ce cadre, la plateforme sociale et financière Umva constitue une innovation à l’heure où l’utilisation des nouvelles technologies de l’information constituent une priorité.
La démographie galopante, menace au développement
Véritable enjeu du développement durable, la maîtrise de la démographie a une importance capitale pour le Burundi. Le partenaire néerlandais a bien compris cela. Ainsi, outre les programmes d’appui à la sécurité alimentaire, les Pays-Bas – à travers le FNUAP, I+Solution, le PSI et le Population media center (PMC) avec la populaire émission radiophonique Agashi – contribuent financièrement pour faire avancer le planning familial. Un appui fortement apprécié par la population burundaise et par les institutions publiques à différents niveaux. La Hollande est « un partenaire avec lequel, atteindre le seuil de 3,1 enfants par ménage sera possible”, salue Dr Juma Ndereye, Directeur du Programme National de la Santé Reproductive (PNSR).
L’Education nationale, avec ses directions communales de l’enseignement (DCE), figure au centre de ce combat. Pour agir efficacement pour sa santé, celle de sa famille et de son pays, un jeune doit recevoir éducation, information, et capacité de contribution autonome dans ses projets. Toute la jeunesse est interpellée pour s’investir ses énergies pour une meilleure santé, une reproduction plus responsable et mieux planifiée, une vie économique et sociale plus épanouie. Un message qui, a priori, a déjà trouvé un large écho auprès des parents et des centres de santé amis des jeunes.