Le tout premier ambassadeur dans l’histoire des relations diplomatiques entre nos deux pays a profité de la fête nationale hollandaise pour donner un message d’espoir aux Burundais.
<doc8012|left>L’ambiance était à la fête ce mardi 30 avril dans la soirée à la résidence de l’ambassadeur des Pays-Bas. A l’entrée, les responsables du protocole accueillent chaleureusement leurs hôtes, invités à saluer l’ambassadeur et son épouse.
La couleur orange, chère aux Hollandais, domine le décor. Les invités échangent en petits groupes, verre à la main. De la musique douce agrémente la soirée. A 19 heures, une chorale de jeunes hollandais et burundais entonne Wilhelmus van Nassouwe, l’hymne national hollandais. « Vive le Roi ! », s’exclame l’ambassadeur Jolke Oppewal en liesse après l’hymne. Le public en chœur lui répond. Burundi bwacu, hymne national burundais, est chanté, suivi des discours de circonstance. Et la fête continue.
Burundi, l’heureux élu
Selon l’ambassadeur, le 30 avril 2013 est un jour mémorable pour son Royaume. Après 33 ans de règne, la Reine Beatrix a abdiqué et a remis le trône à son fils Willem-Alexander. D’après l’ambassadeur, au Royaume des Pays Bas, la fête nationale c’est la date anniversaire du monarque : « A partir de l’année prochaine, vous recevrez l’invitation pour le nouveau jour du Roi, le 27 avril. » M. Jolke Oppewal a rappelé le contexte économique difficile qui n’épargne pas son pays. Des coupures importantes dans les budgets pour la coopération sont envisagées par son gouvernement.
Toutefois, il confirme que les programmes pour le Burundi n’ont pas été affectés: « Le Burundi reste l’un des 15 pays avec lesquels les Pays Bas veulent continuer la coopération. » Et comme pour démontrer encore une fois ces bonnes relations, au moment où nous mettons sous presse, nous apprenons qu’il est prévu vendredi 3 mai 2013 la signature d’un contrat de subvention des engrais pour l’agriculture dans tout le pays d’une valeur de 10 millions d’Euros !
<doc8013|right>Bonne coopération …
Le ministre burundais des relations extérieures et de la coopération internationale est intervenu dans le même sens. Dans son allocution, Laurent Kavakure a rendu hommage à la Reine Beatrix pour tous ses efforts pour que le monde soit meilleur. Il a aussi félicité le nouveau Roi et lui a souhaité pleins succès. Le ministre Kavakure, a inventorié les grands domaines d’intervention des Pays Bas au Burundi. Avant de conclure : « Le Burundi se réjouit des rapports de coopération entre nos deux pays. »
Le royaume batave intervient dans des domaines clés : les Pays-Bas interviennent dans trois secteurs au Burundi à savoir : la Sécurité (Police, Armée), la sécurité alimentaire, la santé reproductive et la santé sexuelles. Depuis son arrivée au Burundi en tant qu’ambassadeur, Jolke Oppewal affirme qu’il a déjà appris pas mal de choses sur le pays et les résultats de cette coopération. Il s’est dit satisfait du travail important réalisé par les militaires burundais en Somalie, et leur a rendu hommage pour leur sacrifice. Il a rappelé le rôle de la police qui travaille près de la population. Pour l’ambassadeur, « une formation professionnelle est nécessaire pour que ce corps exerce correctement son travail. » L’ambassadeur Jolke Oppewal affirme que l’ambassade travaille dur sur un dossier innovant dans le domaine agricole, avec un programme de subvention des engrais aux paysans. D’après lui, au regard de ses bonnes collines verdoyantes, de sa pluviométrie abondante, le Burundi peut augmenter sa productivité, assurer l’autosuffisance alimentaire de la population et même exporter le surplus. « C’est notre ambition dans nos programmes de sécurité alimentaire de contribuer, avec nos partenaires burundais, à assurer une forte croissance de la productivité et renverser les tristes statistiques sur la malnutrition de vos enfants », reconnaît-il.
Jolke Oppewal a souligné un autre domaine d’intervention axé sur l’accès de tous à la santé reproductive et les méthodes de planification familiale. Toutefois, il est convaincu que pour y parvenir le statut de la femme doit être amélioré et les hommes sensibilisés à travailler pour modifier les normes traditionnelles de répartition du pouvoir entre l’homme et la femme.
L’ambassadeur est convaincu que le Burundi descendre du statut d’Etat fragile et passer au développement accéléré : «Il suffit d’y croire, le vouloir et y travailler. Cela exige des efforts dans la préparation et l’organisation d’élections libres, inclusives et transparentes, le respect des droits humains, le leadership dans le développement économique. » Et de conclure : « Nous restons convaincus que le Burundi peut et ira de l’avant. Les Pays Bas sont disposés à faire avancer les choses dans le bon sens. »