Établir des relations commerciales profitables aux deux parties. C’est le pari exprimé par les dirigeants des pays de l’ACP à Malabo.
<doc6525|right>Les chefs d’Etat estiment important d’assurer la prise en compte des intérêts de leurs Etats, en particulier les pays moins avancés, au processus des APE. « Les ACP doivent d’abord développer leurs économies d’exportation. Et l’UE doit comprendre que les matières premières peuvent assainir sa crise financière et elle a donc intérêt à favoriser le processus d’industrialisation des ACP », précise Theodoro Obiang Nguema Mbasogo, président de la Guinée Equatoriale et du 7ème sommet.
Ainsi, les ACP demandent à l’UE de les aider à développer leurs industries, naissantes pour la plupart des pays afin qu’ils puissent ajouter de la valeur aux produits d’exportation. Les ACP estiment que s’ils pouvaient exporter leurs matières premières ou autres produits avec une valeur ajoutée, ils enregistreraient des rentrées en devises plus importantes qui leur permettraient de se développer eux-mêmes.
La nécessité de l’intégration des mesures d’accompagnement dans le processus des APE, a été un autre appel lancé à l’endroit de la communauté européenne, afin d’éviter des répercussions négatives sur le tissu socioéconomique.
La création d’un fonds pour les APE s’avère important d’après les chefs d’Etat ACP afin de disposer de moyens pour compenser les pertes que pourront subir les pays ACP lors des Accords de Partenariat Économiques.
Bien plus, les ACP appellent l’UE à un examen plus approfondi de la proposition relative à un système commun et renforcé de préférences commerciales en faveur des pays les moins avancés et des pays à faible revenu.
Renforcer le partenariat sud-sud
Quant au commerce international et au développement durable des ACP, les chefs d’Etat font remarquer que la situation est précaire avec une part de 3% des échanges mondiaux des biens et services, malgré une population de 986 millions d’habitants (soit 15% de la population mondiale). De ce fait, les ACP reconnaissent que la participation accrue des Etats aux échanges internationaux représente un redoutable défi, compte tenu de leur faible présence dans le commerce mondial. Ainsi donc, le groupe ACP recommande aux Etats membres l’adoption individuelle et collective des approches stratégiques et des mesures politiques en vue d’accroître cette participation et de promouvoir un développement plus global.
Les chefs d’Etat, à travers leurs déclarations, ont souligné l’importance du renforcement du partenariat Sud-Sud au lieu de privilégier le nord, ce qui permettra aux ACP de pouvoir émerger. Les ACP affirment que leurs pays ont toujours tendance à échanger avec le nord : « Ils oublient qu’en bilatéral, il y a aussi des potentialités et des compétences pouvant faire objet de renforcement des uns et des autres », précise Gervais Rufyikiri, deuxième –vice président de la République du Burundi.
Même si le commissaire européen chargé du développement, Andris Piebalgs, soutient que les APE permettront aux ACP d’émerger : « Nous allons continuer le dialogue avec les ACP, même individuellement. »