Lithiase rénale/vésicale, tumeur des reins et de la vessie, cancer de la prostate, anomalies des testicules, etc. Des maladies uro-génitales, jadis nécessitant un transfert à l’étranger, se traitent au Burundi.
La santé n’a pas de prix, dit-on. Cependant, force est de constater que les Burundais peinent à se faire soigner les maladies ci-haut mentionnées. Non pas parce que les médecins burundais déméritent. Souvent, c’est à cause de l’absence de matériels adaptés ou de médecins spécialisés. Une urgence qu’a vite comprise le Centre Médico-Churgical de Kinindo(CMCK).
Bientôt, cinq ans que ces maladies y sont opérées tous les deux mois avec l’aide d’un spécialiste urologue indien, Rajesh Kumar Agarwal.
Ceci au grand bonheur des patients car le prix pour une telle opération n’a rien à envier avec celui d’un transfert à l’étranger.
Charles Bizimana, opéré d’une lithiase (cristaux) rénale en décembre 2016, après d’interminables aller-retour au Rwanda, exulte. « Imaginez-vous combien une pareille opération m’aurait coûté au Rwanda. J’aurai sans doute réglé une facture avoisinant 7 millions de Fbu. Or, j’ai réussi à retrouver ma forme avec 4 millions de Fbu seulement». Et d’ajouter : « Le fait d’être également entouré par la famille et les amis réconforte plutôt que d’être alité seul dans un autre pays. »
Même son de cloche pour Jacqueline Nibigira, une infirmière, opérée pour la même pathologie : « Certes, il n’est pas aisé de réunir toute l’enveloppe pour se faire opérer. Néanmoins, en comparant aux frais que coûteraient une pareille opération en Inde ou au Kenya (environ 10 millions de Fbu), outre la fatigue du voyage, je pense qu’il y a une nette différence. »
Un bon suivi s’impose…
Les complications, telles la non-cicatrisation survenant après les opérations, étant souvent un casse-tête à gérer. Un contrôle minimum d’une semaine pour s’enquérir de l’état d’évolution de la blessure s’impose. Une nécessité sur laquelle s’accordent tous les patients. « Deux jours ne peuvent pas suffire pour voir si son état est stable. Il faut que la direction de l’hôpital prolonge la durée de séjour du médecin indien au risque d’une éventuelle déconvenue», note M. Bizimana.
Une situation fondée, mais qui ne doit pas inquiéter, assure Dr Claude Mbonicura, directeur des soins au CMCK. «C’est vrai que de tels problèmes peuvent surgir, mais on fait tout notre possible pour les éviter. »
L’absence de matériels et du personnel spécialisé en urologie suffisant, constitue un problème pour de telles interventions uro-génitales. Dr Mbonicura fait savoir que le développement du service de l’urologie est une des priorités du CMCK.
Signalons que le camp médical commence ce jeudi 16 mars pour se terminer lundi 21 mars.