C’est la déclaration faite ce 24octobre à Bujumbura par le représentant du parti UPRONA, à l’issue d’un échange entre la CENI et plusieurs représentants de partis politiques dans le cadre de la synergie des médias.
Tout au long du débat, le député du CNL, Noël Mbonigaba, a soutenu que le CNDD-FDD a le monopole sur les démembrements de la CENI : «On a des cas d’anciens membres de conseils communaux affiliés au parti au pouvoir qui passent par de soi-disant organisations de la société civile (en réalité proches du CNDD-FDD) pour intégrer les CEPI et CECI. Cela fait que le parti au pouvoir domine aujourd’hui largement au sein de ces démembrements.»
Et de citer également le cas d’un militant du CNL membre de la CECI à Kayanza qui serait victime d’intimidations de la part des Imbonerakure en vue «de changer d’ethnie». «L’ethnie étant un critère pris en compte pour intégrer ces instances électorales, notre militant est sommé de prétendre qu’il s’est trompé d’ethnie pour que les membres du parti au pouvoir qui le harcèlent exigent à ce qu’il soit remplacé par quelqu’un du parti CNDD-FDD répondant au critère ethnique requis».
Contrairement au représentant du CNL, Olivier Nkurunziza, secrétaire général du parti UPRONA, avance que «jusqu’à maintenant, nous n’observons aucun problème de la part de la CENI et ses démembrements. Tout ce que nous attendons de voir, c’est la manière dont la CENI va organiser les élections et effectuer le comptage des voix dans les urnes». Et d’appeler les partis politiques «à faire confiance à la CENI».
Denis Banshimiyubusa, politologue, a rapporté que des partis politiques se voient empêchés d’exercer leur liberté de réunion. Il s’est réjoui que le ministre de l’intérieur ait pris cette question en main en exhortant les différentes formations politiques «à une bonne cohabitation».
Philippe Nzobonariba, porte-parole de la Ceni, a réfuté les accusations d’accointance entre les démembrements de la CENI et le parti CNDD-FDD : «Les critères d’intégration au sein des CEPI et CECI sont clairs et ont été respectés pour tous les partis politiques.» Et de compléter son propos : «Comment un parti tient-il à être représenté au sein de ces instances électorales s’il ne présente que des candidats masculins et d’une même ethnie?» Et de conclure : «Le code électoral est notre Bible et l’engagement de la CENI, c’est de respecter les règles qu’il contient.»