Le chef de cabinet au BNUB, Stephen Jackson, interpelait les parlementaires sur le souhait des Nations Unies pour une CVR "conforme aux normes internationales et aux meilleures expériences en la matière ainsi qu’aux attentes nationales." C’était ce jeudi 18 avril lors de l’ouverture de l’atelier de renforcement des capacités des élus sur les mécanismes de justice transitionnelle au Burundi.
<doc7789|left>"C’est la loi sur la Commission Vérité Réconciliation (CVR) qui décidera si elle sera indépendante, inclusive et crédible aux yeux des Burundais. Elle déterminera si des victimes, des témoins et des otages des crimes du passé auront confiance de dire ce qu’ils ont vu, vécu, subi et fait" a indique Stephen Jackson.
Presque sur un mode de regret, le diplomate rappelle la résolution la plus récente sur le Burundi prise par le Conseil de Sécurité des Nations en février 2013 : "Il avait été demandé au gouvernement burundais à collaborer avec ses partenaires internationaux et le BNUB dans ce processus …"
Et c’est maintenant vers le Parlement, "instance nationale délibérante", que les regards sont tournés : "« C’est au sein de cette institution que des positions, des préoccupations et des intérêts divers peuvent s’exprimer dans le cadre d’un débat devant permettre de dégager des solutions répondant à l’intérêt commun", a souligné M. Jackson.
<doc7790|right>Pour Mo-Mamo Karerwa, première vice-présidente de l’Assemblée Nationale, l’attente est de voir "l’atelier et d’autres initiatives à venir mener vers l’adoption d’une loi correspondant à la situation réelle du pays et aux standards internationaux. Il est opportun que les Burundais jettent un regard rétrospectif critique, lucide et serein vers leur passé douloureux."
Du côté des victimes, l’importance de ce rendez-vous est relative : même s’il permettra, selon Aloys Batungwanayo, de l’AMEPCI Gira-Ubuntu aux parlementaires d’acquérir des connaissances en matière de justice transitionnelle, la question de l’indépendance des élus par rapport à la ligne politique de leurs partis d’origine se pose : "Sont-ils libres à telle enseigne qu’ils puissent voter une loi sans aucune injonction de leurs partis politiques ?
Etaient présents dans cet atelier, des experts venus de l’Afrique du Sud, de la Suisse, des représentants religieux, de la société civile et des représentations des missions diplomatiques accréditées au Burundi.