Les défis demeurent nombreux et sont principalement liés à l’insuffisance des moyens financiers. Ceci ressort d’une étude exploratoire en santé mentale et en psychosocial pour une paix sociale, présentée ce vendredi 23 avril.
Cette étude commanditée par le Consortium des organisations de la Plateforme des Intervenants en psychosocial et santé mentale, PPSM et Trauma Healing and Reconciliation Services, THARS, livre tout une gamme de défis.
Elle parle de manque de ressources financières, manque de formations spécialisées en santé mentale et soutien psychosocial, l’incompréhension et la mauvaise interprétation des organisations non-gouvernementales par certaines autorités.
«En définitive, le manque des financements hypothèque en quelques sortes le recrutement du personnel qualifié, l’approvisionnement en médicaments et autres biens indispensables, de même que l’accès aux populations en besoins de services psychosociaux », pointe Théodora Nisabwe, professeur d’université.
Pour ce membre du Centre universitaire de recherche pour le développement individuel, CRIDIS qui a réalisé l’étude, il y va de l’efficacité de la noble mission d’accompagner psychologiquement les personnes en besoin de soutien psychosocial.
Le personnel dans le besoin d’une écoute
Un autre défi mis en lumière est que le personnel travaillant sur la prise en charge psychosociale est exposé à des traumatismes. « Celui qui passe tout son temps dans son parcours professionnel à écouter les malheurs des autres finit par être touché par des traumatismes », relève-t-elle.
« Leur supervision psychologique est indispensable, dit-elle, pour préserver leur bien-être psychosocial », fait savoir Théodora Nisabwe. Elle explique que les événements traumatiques divers occasionnent des problèmes psychosociaux nombreux et variés.
Selon lui, les individus et les communautés développent certes des facteurs de la résilience qui nécessite d’être renforcés. A cet effet, elle recommande aux pouvoirs publics d’intégrer le bien-être psychosocial dans tout projet de développement.
La coordinatrice nationale de PPSM, et des organisations commanditaires, Anick Nikokeza salue cette ’’étude qui vient à point nommé’’. «Elle met en lumière des défis et des lacunes dans la pratique de la prise en charge psychosociale».
Pour elle, ces résultats permettront de résoudre certains défis notamment la mise en place des mécanismes de renforcement des capacités des praticiens dans ce domaine.
Mme Nikokeza déplore néanmoins que le manque des données fiables dans ce domaine de la santé mentale et prise en charge psychosociale reste un défi majeur.