Prestation de serment devant le président de la République, le Parlement burundais ainsi que les cérémonies de remise et reprise sont les activités qui ont marqué la date du 17 janvier 2024 pour les nouveaux membres de la Commission électorale nationale indépendante.
Au Palais des congrès de Kigobe, les nouveaux membres de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) passent un à un pour prêter serment, la main droite levée et l’autre tenant les drapeaux, national et de l’unité nationale en disant : « Devant le président de la République, devant le Parlement investi du mandat du peuple burundais seul détenteur de la souveraineté nationale, je jure fidélité à la Charte de l’unité nationale, à la Constitution, ainsi qu’à la loi et m’engage à organiser les élections en toute indépendance, avec probité, impartialité et avec un sens aigu de patriotisme ».
Après la prestation de serment est venu le moment de signature devant le Parlement ainsi que les honneurs devant le président de la République et toute l’assemblée présente avant de sortir pour la grande photo de famille.
Dans la salle de la Ceni, c’est le moment d’acquérir les nouvelles fonctions en bonne et due forme. Mais avant, Pierre Claver Kazihise, le président sortant, prononce un petit discours de remerciement, d’abord à Dieu tout-puissant, puis au pays qui lui a fait confiance avant de se réjouir parce que : « La tâche que m’a confiée le pays est une tâche agréable mais aussi délicate. Je suis fier de ce qu’on a pu accomplir. La preuve en est que les dirigeants élus sont toujours en fonction ».
Les membres sortants et nouveaux de la Ceni signent les documents de remise et reprise. En prenant la parole, Prosper Ntahorwamiye, nouveau président de cette Commission, ne tourne pas autour du pot dans son adresse aux médias et résume tout par un adage en kirundi « Imana ntitora ababishoboye, ishoboza abatowe » qui pourrait se traduire par « Dieu ne choisit pas ceux qui sont capables mais il fait réussir les élus ».
Le nouveau président de la Ceni précise en toute confiance que rien n’est nouveau sous les cieux, mais que lui et son équipe feront tout pour arriver au bout de la mission. Il estime qu’organiser les élections est comme une femme qui est sur le point d’accoucher. « Notre équipe fera de son mieux en respectant les règles de l’art afin que les élections à venir se déroulent correctement », conclut-il.
« On n’organise pas les élections pour les perdre ». -Omar Bongo
Quand on les perd, on accepte difficilement le verdict, surtout en Afrique et même ailleurs comme aux USA. Et ça devient très difficile quand les dirigeants sortants ont (1) maltraité les opposants ou les potentiels successeurs, (2) s’ils ont des crimes politiques et ou économiques sur leurs mains, (3) s’ils pensent que leurs lendemains sont incertains quant à leur avenir, (4) s’ils ont un égo exagéré.
Il semble que c’est l’ancien président français Jacques Chirac qui a dit un jour que la démocratie en Afrique était du luxe. Je me demande si les faits ne lui donnent pas raison de temps en temps.