«On continue de construire plusieurs stades à l’intérieur du pays alors que Bujumbura en a besoin», se lamente un fan des Intamba mu Rugamba. «10.000 personnes, c’est peu. Nous voulons un grand stade qui peut accueillir 60 ou 70 mille personnes».
Ces fans du football se disent fiers de l’actuelle équipe nationale. «Ces jeunes ont redoré l’image du football burundais. Je suis sûr que notre nation va participer pour sa première fois à la Coupe africaine des Nations en Egypte». Les Panthères du Gabon n’ont qu’à bien se tenir d’après eux.
Sur l’Avenue Muyinga, deux longues files de personnes arrivent à la jonction de cette avenue avec l’Avenue de l’Université. A midi, les gens ne sont pas encore entrés dans le stade. Ils craignent le scénario du match avec le Mali. «Le match s’est terminé alors qu’on était toujours à l’extérieur». Certains n’en peuvent plus. Le ventre crie famine. Certains ont trouvé une astuce. Ils sont venus avec de la pâte de manioc (Uburobe), des saucisses et des ndagala. Ils partagent en petits groupes dans une ambiance bonne enfant.
La sécurité est renforcée autour du stade. Policiers et militaires courent partout. Ils ont du pain sur la planche car chacun veut tromper leur vigilance. A l’intérieur du stade, un vacarme assourdissant. Les fans sont chauffés à blanc. A l’entrée du stade, ils sont contents d’entrer. Dans les parages du stade, des amateurs du football ont une mine renfrognée. Ils réclament des tickets. On leur répond qu’il n’en reste plus. La police les chasse. Ils ne sont pas contents. Certains sont venus de l’intérieur du pays. «Un grand stade, s’il vous plaît !», réclament-ils à cor cris.