Samedi 23 novembre 2024

Archives

Les misérables du site Maramvya, à quelques centaines de mètres de l’Aéroport international de Bujumbura

05/05/2013 Commentaires fermés sur Les misérables du site Maramvya, à quelques centaines de mètres de l’Aéroport international de Bujumbura

Ils devaient y passer 3 mois, mais une année vient de passer. Eux, ce sont les déplacés du site Maramvya en commune urbaine de Buterere. Ils demandent d’être transférés dans les parcelles que le gouvernement leur a accordées.

<doc4628|left>A quelques centaines de mètres de l’Aéroport international de Bujumbura, un site est érigé. Maramvya. Ici vivent des déplaces de guerre de 1993. Des longs hangars, couverts de tentes, divisés en petites chambres, qui servent de logement. 342 ménages. Des chambres couvertes de tentes. Du moins, pour ce qui tient encore debout, car la plupart sont délabrées. "Nous sommes 7 dans cette chambre. Moi, mon mari et nos 5 enfants ", déclare Claudine Nsabimana, assise devant sa petite chambrette.

Certaines chambres sont vides. On se demande pourquoi. "Les occupants de cette chambre sont allés se réfugier chez des voisins car leurs tentes sont trouées", précise la maman. Des jeunes enfants tourbillonnent tout autour du site. Les plus grands sont assis devant l’unique robinet du site. Ils sont plus de 30. Ils attendent de l’eau qui vient à compte-gouttes. Leurs mamans, assises devant leurs chambres, sont en train de cuisiner.

Disons, celles qui ont de quoi cuisiner

"On ne reçoit plus de nourriture ", martèle Ngendakumana, le chef de ce site, qui continue sa phrase, devenue certainement une litanie à force d’être répétée, aux journalistes, aux passants, aux administratifs à la base : " Les bienfaiteurs se sont retirés. On ne sait plus à quel saint se vouer. " Et si tu ne trouves pas un petit travail, poursuit-il, tu dors sans manger : " Même MSF s’est désengagé. Elle avait Marcbeaucoup contribué dans le domaine de la santé. L’UNICEF, la Croix Rouge et le PNUD, ont tous jeté l’éponge », déplore-t-il également. La responsabilité de ce site est désormais du ressort du gouvernement burundais.

Évacués en 2011 du site de Sabe en commune Ngagara, qui était sous les eaux, ces déplacés ont été amenés au site de Maramvya. Mais, rien n’a changé, puisque ce site est construit sur une zone à risque d’inondation. Le 26 juin 2012, ces déplacés ont beaucoup souffert : leur site s’est retrouvé sous les eaux après des pluies torrentielles. Les tentes étaient toutes inondées. Et de rappeler le transfert dans les parcelles qui leur ont été promis par le gouvernement.

Ce n’est pas gagné

Pourtant, la plateforme nationale de prévention des risques et de gestion des catastrophes et les autorités de la province Bujumbura avaient levé toute équivoque. Lors d’une réunion avec les déplacés de Maramvya, " ils nous ont précisé que nous devons nous débrouiller pour construire nos maisons.", précise Marc Ngendakumana. Ce qu’ils vont faire, poursuit-il, c’est nous chercher des tôles. Ce dernier se demande comment ils vont faire alors qu’ils vivent dans un dénuement total : « Comment payer les maçons? » s’interroge-t-il. Et de se résigner : « Nous serons toujours ici au retour des pluies … »

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Question à un million

Quelle est cette personne aux airs minables, mal habillée, toujours en tongs, les fameux ’’Kambambili-Umoja ’’ ou en crocs, les célèbres ’’Yebo-Yebo’’, mais respectée dans nos quartiers par tous les fonctionnaires ? Quand d’aventure, ces dignes serviteurs de l’Etat, d’un (…)

Online Users

Total 2 277 users online